Laurette Onkelinx, une femme de poigne en 100 images

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Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Née à Ougrée le 2 octobre 1958, elle est la fille de Gaston Onkelinx, ancien député et bourgmestre de Seraing. Licenciée en droit et avocate, Laurette Onkelinx est devenue députée de l’arrondissement de Liège en 1988.

En 1992, elle est nommée ministre de l’Intégration sociale, de la Santé publique et de l’Environnement. Elle a occupé cette fonction jusqu’en 1993, année au cours de laquelle elle a succédé à Bernard Anselme et est devenue ministre-présidente de la Communauté française.

En 1995, elle a rempilé à ce poste mais en héritant en plus de l’Education. Elle est chargée de mettre en place un plan d’économies vu la situation financière à la Communauté. Celui-ci programme la suppression de plusieurs milliers d’emplois dans l’enseignement, ce qui lui vaudra la grogne des enseignants. Les relations entre PS et PSC au sein de la coalition sont de plus en plus tendues. Sous sa présidence seront adoptés le décret-missions de l’enseignement et les socles de compétences.

A une époque (déjà) marquée par un clivage entre régionalistes et communautaristes, Laurette Onkelinx s’est affirmée dans la défense de l’existence et de la perennité de la Communauté française. A ce titre, elle s’est opposée aux vélléités de régionalisation de l’enseignement et de l’audiovisuel.

Après les élections du 13 juin 1999, Laurette Onkelinx est revenue au gouvernement fédéral en tant que vice-première ministre et ministre de l’Emploi et de l’Egalité des chances. Elle est notamment à l’origine du plan « Rosetta » et a favorisé les formules de crédit-temps pour les travailleurs. Deux semaines avant les élections du 18 mai 2003, elle a repris le département des Transports après la démission d’Isabelle Durant (Ecolo).

Elle conserve en 2003 son poste de vice-première ministre mais passe à la Justice, où elle doit faire face à plusieurs difficultés qui l’ont fait vaciller, dont les évasions de Ferhyie Erdal, Kaplan Murat ou les 28 détenus de Termonde, sans compter l’affaire Kimyongur.

Au cours de cette législature, elle a notamment fait aboutir la réforme du divorce, la nouvelle loi sur les armes, après une affaire meurtrière à caractère raciste à Anvers qui aura marqué les esprits, ou la création des tribunaux d’application des peines. Elle a travaillé à des mesures pour améliorer le statut des acteurs de la justice ou pour garantir un meilleur accès du citoyen au monde judiciaire. Le Grand Franchimont et l’informatisation de la justice resteront les chantiers inachevés.tamment mis en oeuvre un plan Cancer et pris une série de mesures permettant d’assurer un financement pérenne de la Sécurité sociale.

Figure emblématique du PS Liégeois, elle quitte pourtant la Cité ardente en septembre 2001 pour s’installer dans la capitale. Candidate à Schaerbeek en 2006 où elle double le score du PS, elle n’arrive toutefois pas à s’imposer au pouvoir à la faveur d’une alliance entre Bernard Clerfayt (FDF) et Isabelle Durant (Ecolo). Aujourd’hui encore, le PS est rélégué dans l’opposition dans la Cité des Anes.

En 1999, et son accession au poste de vice-première ministre, Laurette Onkelinx devient l’incontestable n°2 du PS. Au cours de la crise politique qui a suivi les élections de juin 2010, elle a d’ailleurs représenté les socialistes francophones au cours des négociations de préformation et de formation, dirigées toutes deux par Elio Di Rupo.

De 2008 à 2014, elle détiendra le portefeuille-clé de la Santé et des Affaires sociales dans les gouvernements successifs d’Yves Leterme, Herman Van Rompuy, puis d’Elio Di Rupo. En 2013, elle accède aussi à la présidence de la fédération bruxelloise du PS.

Après les législatives de 2014, les socialistes sont toutefois renvoyés dans l’opposition au fédéral à la faveur d’une majorité unique MR-N-VA-CD&V et Open Vld. Privée de poste ministériel, Laurette Onkelinx devient cheffe de groupe PS à la Chambre où, surtout en début de législature, elle attaquera violemment l’action du gouvernement Michel.

Véritable patronne du PS dans la capitale, Laurette Onkelinx sera logiquement fort secouée par le scandale des rémunérations occultes au sein du Samusocial, dont a bénéficié notamment le bourgmestre de Bruxelles Yvan Mayeur, un de ses proches.

Durant l’été, elle avait annoncé qu’elle choisirait entre ses fonctions de cheffe de groupe à la Chambre et de présidente de la fédération bruxelloise du parti socialiste. Mercredi matin, à la surprise générale, et visiblement émue, elle a donc annoncé, à bientôt 59 ans, son retrait de la vie politique après le scrutin de 2019.

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