Rencontre avec Charlotte Ballestero, tatoueuse « cruelty free »

Début février, elle ouvrait à Bruxelles le premier salon de tatouage 100 % végan du pays, en habillant les lieux d’une ambiance cocoon. Interpellant, forcément.

Cela signifie quoi, exactement, un salon de tatouage végan ?

Cela veut dire que nos encres ne contiennent pas de gélatine ou de glycérine animale, que nos produits de soin ne sont pas faits avec de la cire d’abeille – nous privilégions l’aloe vera – ou que nos papiers de transfert (permettant de décalquer le tatouage sur la peau) sont dépourvus de cire de laine. Certains salons de ce type ont déjà ouvert leurs portes à Berlin, New York ou Paris, mais en Belgique, c’est une première. On a d’ailleurs été les premiers à bénéficier de la nouvelle prime de 4 000 euros accordée par la Région bruxelloise aux jeunes entrepreneurs.

Certains doivent penser que c’est juste une manière de surfer sur un phénomène en vogue…

Bien sûr. Il y a clairement un effet de mode. On y a pensé, avec ma soeur Manon qui gère le salon avec moi. Mais comme c’est une démarche positive, je ne vois pas trop ce qu’on pourrait nous reprocher. Surtout qu’à côté de cela, on essaye aussi que le lieu, petit à petit, tende vers le  » zéro déchet « .

A la base, êtes-vous une adepte du véganisme ?

C’est un mode de vie qui m’intéresse beaucoup. Donc, oui, étape par étape, je m’y mets. En famille ou avec des amis, ce n’est pas évident, ça demande des efforts. Et j’ai du mal, par exemple, à me séparer de mes chaussures non véganes. Mais à l’achat des prochaines, j’y penserai !

Pourquoi avoir baptisé le lieu  » Because  » ?

C’est une manière de dire :  » Si je choisis de mettre cette image-là sur ma peau, c’est parce que j’en ai envie.  » La signification d’un tatouage ne regarde que celui qui le porte, et c’est bien de le rappeler.

Vous avez aussi accordé une importance particulière à l’atmosphère du studio…

Oui, car on voulait un décor cosy, raffiné et délicat, pour que les gens se sentent vraiment comme chez eux. On propose du thé ou du café, et nos deux tatoueurs – Josh et Ubay – prennent le temps d’écouter chaque client -ailleurs, ce n’est pas toujours le cas. Le salon se prolonge aussi en concept store, où l’on trouve des soins bio ou des objets de déco. Et sur les murs, on expose les créations d’artistes belges, parce qu’on aime cette notion de découverte et de partage. A côté de cela, on a même un petit jardin, où l’on organisera des événements dès cet été.