Piège du télétravail 2/3: « Je le ferai demain »

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Nous sommes actuellement nombreux à télétravailler. Parfois depuis des mois. Avant de penser à un retour au bureau, le plus important aujourd’hui, est de s’extirper des pièges dans lesquels on aurait pu tomber après un an de travail confiné, histoire de tenir le coup – encore – et d’en tirer le meilleur pour la suite. Réponse au deuxième écueil: la procrastination.

Il nous arrive à tous de procrastiner en reportant à plus tard une tâche désagréable ou un choix compliqué.. Selon David Vandenbosch, psychologue et coordinateur de la clinique de la gestion du stress et du burn-out de l’ULB Erasme, cela a parfois du bon: « Si on doit prendre une décision difficile, il est préférable de la mûrir un peu, de manière à ne pas précipiter les choses. » C’est pourquoi la procrastination n’est pas un problème si elle est occasionnelle. « Elle devient problématique si vous reportez sans cesse vos obligation », relève le spécialiste. Alors, les choses deviennent ingérables et les délais ne sont plus respectés. Dans ce cas, la structure et le contrôle social sont importants. Et comme beaucoup d’employés travaillent de chez eux pour le moment, le phénomène a tendance à se manifester un peu trop souvent. « En reportant régulièrement des choses, on augmente notre niveau de stress, ce qui peut avoir de lourdes conséquences », indique David Vandenbosch. Dans des cas extrêmes, cela peut même mener au licenciement.

Ne pas angoisser

La procrastination est souvent associée à la paresse. Selon Jihad Mazroui, psychologue chez Infinispy, ce n’est pas le cas. « Je lie plutôt cela à l’anxiété, parce que la décision ou la tâche paraît trop complexe. » Nous nous plaisons à croire que ce sera plus facile le lendemain. « Les procrastinateurs ont peur de ne pas être assez doués ou de ne pas être à la hauteur, ajoute David Vandenbosch. « Mais toutes les formes de procrastination ne sont pas liées à l’anxiété. De temps en temps, nous avons juste besoin d’un petit coup de pied au derrière. » D’autant que ces derniers temps, hors du rythme normal et du regards des collègues, la motivation est de plus en plus difficile à trouver.

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Voir les conséquences

Une des solutions est d’associer des conséquences à nos actes. « Cela permet de voir que la tâche ou la décision pèse plus dans la balance que les avantages liés à son non-accomplissement », explique David Vandenbosch. Pour ce faire, vous devez inscrire une action spécifique sur papier : « jeudi à 14 heures, j’écris ma lettre. » Si vous n’avez pas accompli l’action à ce moment-là, vous ne pourrez pas y travailler pendant une semaine, quelles que soient les conséquences. Une solution moins extrême est la récompense: « Pour chaque tâche accomplie, vous pouvez consacrer dix minutes à une activité qui vous plaît. »

Jihad Mazroui donne encore quelques conseils pour se débarrasser de sa peur et restreindre ainsi sa tendance à procastiner: « En morcelant les tâches en petites actions, vous vous y attelez plus facilement. » Une autre méthode populaire est Pomodoro, en référence au minuteur de cuisine en forme de tomate. L’idée est de programmer votre minuteur pour trente ou cinquante minutes et de ne pas vous laisser distraire pendant ce laps de temps. Lorsque le minuteur sonne, vous pouvez vaquer à une autre occupation pendant dix minutes. « Et pour terminer, il ne faut jamais avoir peur de demander de l’aide », ajoute le psychologue.

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