Aix-en-Provence, voyage au coeur de la belle élégante

Vue depuis la cathédrale Saint-Sauveur, Aix-en-Provence s'offre aux premières lumières du jour. Au fond, l'église Saint-Jean-de-Malte. © CAMILLE MOIRENC

Aix-en-Provence n’y peut rien, elle reste le symbole du raffinement en Provence. Nos journalistes ont pu franchir les portes de certains de ses hôtels particuliers, pour un voyage inédit dans la magnificence aixoise.

Animation, couleurs et saveurs sur le marché de la place des Prêcheurs.
Animation, couleurs et saveurs sur le marché de la place des Prêcheurs.© CAMILLE MOIRENC

La ville n’a pas de grands monuments dans son centre historique, mais la concentration d’hôtels particuliers dont elle dispose la rend unique en France. Ils sont plus de 150, disséminés entre le vieil Aix et le quartier Mazarin, à avoir résisté à la révolution industrielle du XIXe siècle, et à cultiver encore, chacun à sa manière, la quintessence d’une époque riche en arts et en frasques. Certains nous ont ouvert leurs portes pour un voyage inédit dans la grandiloquence aixoise. Voici donc Aix-en-Provence… Cette ville de robe, élégante, voit cohabiter, plus ou moins aisément, la vieille bourgeoisie avec, d’un côté, de nouveaux arrivants désirant goûter à son art de vivre et, de l’autre, une population estudiantine profitant tout autant de la taille humaine de cette petite cité que de ses universités.

On entame immanquablement la visite par une immersion dans son cours Mirabeau – ancien cours à carrosses -, l’artère principale. Sur ses larges allées, mêlez-vous à ce grand défilé d’apparat vestimentaire et de grâce féminine, majoritairement le long des terrasses de café surpeuplées. Ici, on se montre, on aime bien être regardé.

Une attitude héritée des XVIIe et XVIIIe siècles, quand chacun rivalisait d’ostentation avec l’édification de ces précieux hôtels particuliers? Cette période, imprimée sur de magnifiques façades infranchissables, semble avoir forgé dans les gènes aixois une culture de l’élégance, du paraître, et un amour de la scène. Réveillons délicatement la belle… Derrière les lourdes portes, on sent bien que pulse encore un univers secret bien gardé: celui des fantômes du fastueux théâtre d’art et de vie aixois.

Un mascaron à tête de bergère surmonte la porte d'entrée de l'hôtel d'Ailhaud, rue Mignet.
Un mascaron à tête de bergère surmonte la porte d’entrée de l’hôtel d’Ailhaud, rue Mignet.© CAMILLE MOIRENC

NOBLES FAÇADES POUR LES ROBES MAZARINES

Prenons d’abord le quartier Mazarin, à droite de l’ancien cours à carrosses, dont l’urbanisation commence à partir de 1640 et s’étend jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Les hôtels se sont construits en enfilade autour de la belle fontaine des Quatre Dauphins. Ils incarnent le quartier des robins, ces nouveaux aristocrates de robe, pris d’une fièvre architecturale largement inspirée du baroque italien. Conçus selon un même modèle, les hôtels s’organisent en un parallélépipède muni d’une monumentale porte, desservant un rez-de-chaussée investi, aujourd’hui, par un commerce ou une banque, un étage et un attique – souvent occupés par des avocats ou notaires – et des combles, logeant principalement des étudiants. Arrêtons-nous au 38 du cours Mirabeau, à l’hôtel Maurel de Pontevès, l’un des plus prestigieux de la ville. La demeure de l’ancien magistrat voulant afficher, en 1648, sa nouvelle noblesse, se pare d’une incroyable façade sur rue. L’architecture y est bavarde et met principalement en scène deux colossaux atlantes de pierre soutenant un balcon de très belle ferronnerie. L’hôtel abrite actuellement le tribunal de commerce. Mais derrière cette entrée monumentale, que reste-t-il de l’époque ? Un appui sur la sonnette… Aussitôt, la porte s’ouvre sur le rez-de-chaussée. À droite, la file d’attente, face à l’accueil, passe pratiquement inaperçue. L’attention est tout entière vouée à ce grand escalier d’apparat – ici appelé de vanité – à la belle rampe forgée, sur les marches duquel une danse des plus gracieuses est en train de s’exécuter. Des derviches tournants aux robes noires? Plus simplement, il s’agit d’un attroupement d’avocats rejoignant leur bureau. Il n’en reste pas moins que la scène distille une incroyable majesté.

Le somptueux jardin à la française du Pavillon de Vendôme (XVIIIe siècle)
Le somptueux jardin à la française du Pavillon de Vendôme (XVIIIe siècle)© CAMILLE MOIRENC

L’EXCELLENCE DE L’EXCELLENCE !

Place de l'Hôtel-de-Ville, le marché aux fleurs.
Place de l’Hôtel-de-Ville, le marché aux fleurs.© CAMILLE MOIRENC

Au 3 de la rue Joseph-Cabassol, voici un autre temple. Les détails que Christophe Aubas, administrateur de l’hôtel de Caumont, affectionne particulièrement sont les quatre gypseries des cartouches plafonnières du salon bleu, qui représentent la tempérance, la justice, la prudence et la force. Quatre vertus qui illustrent assez bien le vécu et la patience du prestigieux édifice pour retrouver son ostentation, son raffinement et son apparat d’origine. Cette histoire est un peu celle de toute la ville : Aix-en-Provence n’y peut rien, elle restera toujours le symbole suprême de l’élégance et de la préciosité dans toute la Provence.

C’est en 2013 que l’ancien conservatoire de musique, que la Ville cherche à vendre, tombe entre les mains de Culturespace. Bonne pioche… L’entreprise, spécialisée dans la revalorisation du patrimoine, décide non seulement d’en faire un centre d’art, mais également de le restaurer selon les plans d’origine de Robert de Cotte, datés de 1715. Aujourd’hui, le classicisme de la façade monumentale honore chacun des visiteurs qui choisissent de s’offrir un divin voyage culturel dans le faste et le merveilleux du siècle des lumières. Passé ce qui était la porte cochère, on est subjugué par cet escalier monumental et ses deux atlantes.

Aux étages, les salles sont consacrées aux expositions d’artistes et de peintres prestigieux, de toutes époques, avec une attention particulière pour la mise en scène, toujours soignée et originale. Du beau programme ! Au rez-de-chaussée, en face de la boutique, les visiteurs ont l’incroyable opportunité de s’immerger et de vivre des instants uniques et précieux: salon rose des Putti, dévolu à Vénus, salon bleu des Rinceaux, salon chinois et grande galerie… tous ont retrouvé les couleurs, gypseries, dorures et peintures d’autrefois. Le mobilier inspiré de l’époque accueille ainsi les curieux et les habitués pour se délecter, selon l’heure du jour, d’une salade ou une tarte salée, d’une délicieuse pâtisserie accompagnée d’un chocolat ou d’un thé. L’hôtel Caumont se fait nôtre. L’émerveillement se prolonge dans les jardins à la française, haut et bas, depuis la terrasse qui incite à la pause gourmande et au recueillement, jusqu’au parterre de buis à la broderie délicate et sa fontaine des trois Tritons qui inspire rêveries et onirisme.

Dans le quartier Mazarin, l'hôtel de Caumont, devenu Centre d'art, ici son jardin.
Dans le quartier Mazarin, l’hôtel de Caumont, devenu Centre d’art, ici son jardin.© PHOTOS : CAMILLE MOIRENC

DE ROBES EN CAPES

Traversons le cours Mirabeau pour rejoindre le vieil Aix et pénétrer dans le quartier dit de la  » noblesse d’épée « , celle issue des anciens croisés. Ici également, la ville comtale frondeuse s’éprend de la grandiloquence parisienne et ne tarde pas à remanier ses demeures médiévales, et ce jusqu’au XVIIIe siècle. Mais son espace étant plus restreint, le quartier doit rivaliser de génie pour créer le même effet ostentatoire que son voisin.

En prenant par les rues Nazareth et Espariat, voici la place Albertas, un délicat cirque de façades entourant sa belle fontaine. Au n°10, s’élance la façade de style Régence de l’hôtel du marquis d’Albertas. Ici, il faut s’armer de patience: avec un peu de chance, l’un de ses heureux propriétaires ou locataires sortira et prendra deux minutes de son temps pour dévoiler ce somptueux havre d’élégance et de paix. Justement, l’imposante porte cochère s’ouvre ! Derrière elle se cache une belle cour intérieure toute cernée de façades. On y découvre un passage couvert, caladé de galets, qui donne, à droite, sur un superbe portique agrémenté de grandes colonnes à chapiteaux toscans, suivi d’un sublime escalier de vanité servant le premier étage. Un pur clin d’oeil aux entrées des palais italiens du temps de la Rome baroque. Vieux enduits bleu lavande et ocre, délicieusement croûtés, rampe forgée et finement travaillée, frise de gypseries… Le regard n’a que peu de temps pour balayer cet univers précieux, mais la magie opère, bercée par le doux et tranquille écoulement de la fontaine de la cour d’honneur. On croirait entendre claquer les sabots des chevaux sur les galets, signant l’arrivée d’un carrosse dans ce cadre théâtral à souhait.

Le campanile en fer forgé de l'ancien couvent des Augustins. À gauche, l'église Saint-Esprit.
Le campanile en fer forgé de l’ancien couvent des Augustins. À gauche, l’église Saint-Esprit.© CAMILLE MOIRENC

DES ANGELOTS CHEZ KAFKA

Aix-en-Provence, voyage au coeur de la belle élégante
© CAMILLE MOIRENC

En remontant sur la place des Cardeurs, derrière l’hôtel de ville, voici l’étroite et sombre rue Venel. Le quartier y logeait l’intelligentsia aixoise. Au 27 de la rue, l’hôtel de Venel, considéré comme l’un des plus snobs de son temps, est un bel exemple de remaniement daté de la fin du XVIIe siècle. Que reste-t-il derrière sa banale façade XXIe siècle? Des bureaux administratifs, mais aussi deux improbables bijoux: des plafonds peints maniéristes et baroques. La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons les contempler. Mais il nous faut traverser un dédale de couloirs blancs et formels qu’un éclairage au néon rend plutôt tristes.

Au fond à gauche se trouve la salle des cartes électorales, dont les plafonds sont si bas qu’ils démultiplient leur effet de scène! Le premier livre un décor des plus impressionnants: dans cette structure médiévale nervurée de reliefs rejoignant, au centre, un vaste médaillon, cette peinture savamment composée représente les Titans voulant détrôner Jupiter. Dans l’autre pièce, c’est une peinture maniériste qui donne corps à ce décor plafonnant, tournoyant autour de sa croisée d’ogives: fleurs, acanthes, angelots voletant, certains brandissant un phylactère sur lequel s’inscrit un vers galant, évoluent dans un paysage de carte de Tendre. Quel contraste avec ce mobilier Ikea sur lequel trônent quelques ordinateurs! Un véritable univers kafkaïen.

Revenons maintenant vers le porche de la mairie, pour monter vers l’hôtel d’Estienne de Saint-Jean, au 17 de la rue Gaston-de-Saporta. Encore une demeure remaniée, en 1679, qui affiche une sobre façade de style baroque encadrée de deux pilastres corinthiens s’élançant sur toute la hauteur. Derrière sa belle porte de noyer sculptée aux heurtoirs de bronze, se love le musée du Vieil-Aix. Pas grand, le musée: il occupe les deux salons d’apparat à gauche de l’entrée. Il faut dire qu’ici également, l’espace intérieur a été modifié pour faire place à une entrée théâtrale: large vestibule disproportionné et grand escalier de vanité! En revanche, ses petites collections au charme désuet et la chaise à porteurs du vestibule font revivre l’atmosphère des fastes passés, particulièrement bien rendue par le splendide boudoir du grand salon à la coupole richement décorée et par le minuscule cabinet de livres flanqué d’un somptueux décor plafonnant. La belle Aixoise n’a pas fini de nous enivrer…

Le cours Mirabeau, artère principale de la ville, où il fait bon flâner.
Le cours Mirabeau, artère principale de la ville, où il fait bon flâner.© CAMILLE MOIRENC
EN PRATIQUE

S’Y RENDRE

Gare la plus proche : Aix TGV (oui.sncf)

Aéroport le plus proche : Marseille Provence (marseille.aeroport.fr)

Office de tourisme d’Aix-en-Provence : 300, avenue Giuseppe-Verdi, Tél. 04 42 16 11 61 (aixenprovencetourism.com)

OÙ DORMIR?

Le 28

Ce magnifique hôtel particulier, daté du XVIIe siècle et situé dans le joli quartier Mazarin, propose 4 chambres luxueuses et raffinées à quelques pas du cours Mirabeau. Beaux tissus drapés, lustres de Venise, oeuvres d’art et autres objets design s’allient merveilleusement aux touches décoratives signées Gil Dez, Charles Montemarco et Daniel Jouves. Selon la saison, depuis la belle terrasse ou dans l’un des salons, près de la cheminée, vous apprécierez l’apéritif dans un lieu de plénitude assurée ! À partir de 250 € la nuit.

28, rue du 4-Septembre, Tél. 07 83 15 75 92 (hotelparticulier-le28.com)

Boutique-hôtel Cézanne

Un côté chic et tendance, dans la lignée de l’élégance aixoise, pour cet établissement 4 étoiles. Idéalement placé dans le centre, l’hôtel propose 49 chambres et suites, toutes uniques et classées selon 7 catégories. La déco est glamour, gaie et particulièrement soignée, avec un côté contemporain qui s’affiche sur les murs des salons au travers des oeuvres de Zidan, artiste syrien installé à Berlin-Mitte. On aime profiter du calme de la terrasse, de ses apéritifs cocktails parfumés et des vins de pays réputés. Omelette à la truffe, oeuf bénédictine, pain perdu, pancake provençal, gaufres, omelette au chèvre et miel, fruits frais: on apprécie tout particulièrement le buffet de petits déjeuners gourmets…

40, avenue Victor-Hugo, Tél. 04 42 91 11 11 (hotelaix.com)

Le Jardin de Marie

Ce splendide hôtel particulier du XVIIe siècle, classé monument historique, est géré par un couple de guides interprètes multilingues qui y ont aménagé trois chambres simples mais confortables au coeur du quartier Mazarin, à deux pas également du cours Mirabeau. Le jardin caché est un luxe à vivre à l’heure du petit déjeuner, dans la quiétude du matin.

47, rue Roux Alpheran, Tél. 06 15 93 65 39 (jardindemarie.net)

Les Lodges Sainte-Victoire

Cet hôtel & Spa situé en pleine campagne aixoise dans un parc de 5 hectares propose 35 chambres et suites et 4 villas de luxe spacieuses, incroyablement lumineuses et étonnamment raffinées et glamour. Tout en profitant d’un remarquable confort et d’un service exceptionnel, vous vous laisserez porter par ce délicieux sentiment de bonheur fait de moments simples qui résume l’art de vivre en Provence. Une promenade dans le parc arboré, bercé par le chant mélodieux d’une vieille fontaine, un bain de soleil épicé de senteurs d’essences aromatiques tout en bénéficiant de la fraîcheur d’une belle piscine à débordement, un soin bien-être pour se reconnecter à soi à l’espace Spa, un apéritif détente à l’ombre d’une terrasse… Les heures passent, mais le temps n’a aucune prise sur ces instants inoubliables qui se prolongent dans les assiettes du chef étoilé Mathias Dandine orchestrant d’une main de maître pleine de surprises, de rigueur et de créativité le restaurant Saint-Estève.

2250, route de Cézanne, 13100 Le Tholonet Aix-en-Provence, Tél. 04 42 24 80 40 (leslodgessaintevictoire.com)

Au Tholonet, l'hôtel Les Lodges Sainte Victoire.
Au Tholonet, l’hôtel Les Lodges Sainte Victoire.© CAMILLE MOIRENC

OÙ MANGER?

L’Esprit de la Violette

Imaginez une cuisine vraie, sublimée par la passion et le génie d’un homme qui met ses valeurs personnelles au service de sa créativité! Marc de Passorio incarne parfaitement cette sensibilité et la projette dans de somptueuses assiettes pour le plus grand bonheur de ses clients. Nourri par ses racines, notamment la cuisine de coeur de sa grand-mère, et par ses nombreux voyages, le chef a acquis le sens du juste et de l’équilibre dans toutes ses préparations, mais également le sentiment de briser les limites des idées préconçues, des frontières et des « interdits » en matière de création. Sa cuisine est inédite, originale, étonnante. Ce locavore invétéré n’a de cesse de sillonner le territoire, à la recherche de l’excellence. Melon cuit à la cardamome, carré d’agneau cannellonis de tomates et fenouil au calisson d’Aix, poulpe au basilic… Les plats célèbrent couleurs et saveurs dans une atmosphère raffinée et contemporaine, à l’image de sa cité d’accueil, Aix-en-Provence.

10, avenue de la Violette, Tél. 04 42 23 02 50

Jardin Mazarin

Une déco contemporaine et délicieusement glamour pour de tendres dîners romantiques mais également pour ceux qui aiment une cuisine locale, de terroir et inventive. Plats raffinés composés de produits frais. Cerise sur le gâteau, le jardin terrasse qui permet de profiter de l’intimité et du cadre exceptionnel d’un hôtel particulier aixois.

Place des 4-Dauphins, Tél. 04 28 31 08 36 (jardinmazarin.com)

PRODUITS LOCAUX

Les marchés d’Aix-en-Provence

Vous ne pouvez concevoir une visite de l’élégante cité sans expérimenter ses remarquables marchés colorés. Les mardis, jeudis et samedis matin, c’est le marché paysan qui installe ses étals gourmands sur les cours Mirabeau et Sextuis. Aubergines, courgettes, poivrons, melons, olives, morue, pains, fromages de chèvre, aromates… Rien ne manque pour initier votre palais gourmet aux saveurs de Provence. De l’autre côté, sur l’avenue Victor-Hugo, c’est le marché aux puces, aux artisans et potiers qui investit l’espace de mille et une merveilles. Les forains du prêt-à-porter préfèrent cerner l’ancienne prison pour y vendre fripes, chaussures, vêtements, boutis et napperons. Ces mêmes jours, la place de la mairie fleurit et embaume de mille fragrances. Le marché aux fleurs est un incontournable. Enfin, chaque jour, le marché aux légumes et au poisson de la place du Sanglier, derrière la mairie, se fait corne d’abondance et vous enchante depuis l’une des terrasses de cafés qui l’entourent.

Fromagerie Crémerie Savelli

Une boutique gourmande qui propose plus d’une centaine de fromages, d’ici ou d’ailleurs, tous aussi savoureux les uns que les autres, et dont certains sont affinés sur place. Tomes, bûches, brousses, faisselles, cendrés, frais, secs, affinés, aux aromates… On retrouve bien sûr toute la palette des chèvres et des brebis, véritables trésors de la Provence.

9, rue des Marseillais, Tél. 04 42 23 16 84

Pâtisserie Béchard

C’est une véritable institution dans la cité, et ce depuis 1870. Les vendeuses, robe noire et tablier, vous servent de délicieux gâteaux et viennoiseries et de succulentes confiseries provençales, les meilleures de la ville. À vous les fruits confits et les calissons!

12, cours Mirabeau, Tél. 04 42 26 06 78

Aix-en-Provence, voyage au coeur de la belle élégante
© CAMILLE MOIRENC

À VOIR

La bastide de la Mignarde

Elles sont nombreuses, ces bastides, autres splendides demeures bourgeoises, à occuper la campagne aixoise. Plus de 400, dit-on. Mais rares sont celles qui sont restées dans « leur jus XVIIe siècle ». Aux Pinchinats, au nord-est d’Aix-en-Provence, la Mignarde est sûrement la plus belle d’entre toutes: jardin à la française, gracieuse statuaire, orangeraie, petite chapelle, panoramique de papier peint à l’huile daté du XVIIIe siècle, petit théâtre, salons et boudoirs… un conte de fées abritant quelques exquises merveilles classées que l’on peut découvrir en visite guidée!

Office de tourisme, 300, avenue Giuseppe-Verdi, Tél. 04 42 16 11 61 (aixenprovencetourism.com)

Les oratoires

Ces statues de Vierge ou de saints placées en hauteur, aux angles de certains bâtiments, avaient pour vocation de célébrer les messes en extérieur et de protéger. Les plus anciens oratoires datent du XVIIe siècle. Ils furent édifiés lors des deux épidémies de peste – 1610 et 1720 -, quand chacun restait chez soi et regardait la messe depuis sa fenêtre. Ils furent ensuite réutilisés au XIXe siècle, lors d’épisodes de choléra. On en dénombre 92 dans le centre de la cité. La Vierge noire de la rue Esquicho-Coude, Notre-Dame-de-Grâce, date de 1663. La Vierge à l’Enfant se trouve à l’angle de la place des Prêcheurs et de la rue Manuel. Celui situé à l’angle des rues Nazareth et Papassaudi et représentant la Vierge à l’Enfant très dégradé, est certainement l’un des plus vieux de la ville.

TEXTE : SANDRINE MOIRENC – PHOTOS : CAMILLE MOIRENC

Extrait du Hors Série Weekend Spécial Provence

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