Cinq choses à savoir sur la Moldavie
Ancienne république soviétique nichée entre l’Ukraine et la Roumanie, la Moldavie est connue pour son industrie viticole, mais aussi pour la pauvreté de sa population et pour un conflit gelé avec les séparatistes de Transnistrie. Voici cinq choses à savoir sur l’Etat.
1. Un pays, entre la Russie et l’Europe
Suivre la vie politique moldave est une affaire compliquée. Le président sortant Igor Dodon souhaite des liens plus resserrés avec Moscou mais son adversaire, l’ancienne Première ministre Maia Sandu, désire se rapprocher de l’Union européenne, avec laquelle la Moldavie a signé un accord d’association. Cette dualité reflète l’histoire complexe de la Moldavie: elle a longtemps fait partie de l’Empire ottoman, puis a été occupée par la Russie avant d’être intégrée à la Roumanie et de devenir, en 1940, la République soviétique de Moldavie. La Moldavie est finalement devenue indépendante après la dislocation de l’URSS, en 1991. La langue officielle est le roumain mais le russe reste très parlé. Une minorité turcophone mais de religion orthodoxe, les Gagaouzes, possède elle une langue menacée, selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). Des dizaines de milliers de Moldaves travaillent en Russie, et davantage encore dans l’Union européenne.
2. L’un des pays les plus pauvres d’Europe
La Moldavie est souvent décrite comme le pays le plus pauvre d’Europe, même si selon le dernier classement du Fonds monétaire international (FMI), ce triste trophée revient à l’Ukraine. Selon la Banque mondiale, la Moldavie avait en 2020 un PIB par habitant de 3.395 dollars, un peu plus du quart de la Roumanie voisine et 12 fois moins que la France. Privé de ressources naturelles, le pays dépend beaucoup de sa diaspora pour subsister. Mais cette dernière, si elle permet des transferts d’argent conséquents, a aussi fait chuter drastiquement le taux de population en âge de travailler. Selon l’Organisation internationale du travail, la Moldavie détient le deuxième plus bas taux d’emploi en Europe (40,7%).
3. Du vin, peu de touristes
Le climat moldave, avec ses 300 jours d’ensoleillement par an, est idéal pour les vignes, faisant de la viticulture un secteur économique important. Quelque 85% de la production est exportée, essentiellement en Pologne, en Roumanie, en République tchèque, en Russie et en Chine, selon le gouvernement moldave. Au gré des tensions diplomatiques, la Russie a régulièrement interdit les importations de vin moldave sur son territoire. La Moldavie tente aujourd’hui d’utiliser le vin pour développer le tourisme, une industrie embryonnaire : seuls 160.000 visiteurs ont séjourné au moins une nuit en 2018, selon l’Organisation mondiale du tourisme des Nations unies.
4. Région séparatiste
A peine 200 kilomètres de long, rarement plus de 20 km de large: la Transnistrie est un confetti et pourtant, cette république séparatiste a sa propre monnaie (le rouble transnistrien), son gouvernement et édite ses propres timbres. Cette région russophone a fait sécession à l’indépendance de la Moldavie, à l’issue d’une brève guerre en 1992 ayant fait des centaines de morts. Jamais reconnue par la communauté internationale, la Transnistrie peut toutefois compter sur l’aide de la Russie, qui y stationne en permanence une garnison militaire et permet de peser de tout son poids sur Chisinau.
5. Une inspiration pour Hergé
Le fait d’être l’un des pays les plus méconnus d’Europe peut inspirer les artistes. Le dessinateur Hergé avait utilisé la Moldavie comme modèle pour créer la Syldavie, petite monarchie fictive d’Europe de l’Est visitée par Tintin. Quelques décennies plus tard, un groupe d’auteurs australiens a publié un guide touristique au ton mordant sur un pays imaginaire appelé « Molvanie », largement inspiré des clichés occidentaux sur les pays d’Europe de l’Est.
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