Ils travaillent pour vos vacances 1/5 | Séverine prof de wakeboard l’été… et monitrice de ski l’hiver.
A l’heure où nous sommes nombreux à prendre des vacances, ces saisonniers travaillent d’arrache-pied pendant cette période pour que celles-ci se déroulent au mieux. Cette semaine, Séverine nous raconte son job de prof de wakeboard l’été… et monitrice de ski l’hiver.
Séverine a grandi dans la commune de Jette, à Bruxelles. Après ses humanités, elle entreprend des études à la Haute école Parnasse pour devenir professeur d’éducation physique et sportive (EPS). Son diplôme en poche, elle exerce deux ans en tant qu’intérimaire. » Un jour, je n’avais plus de contrats. Alors, je suis partie faire une saison. Et je ne suis jamais rentrée. J’aimais être prof d’EPS, mais quand j’ai découvert les saisons, le cadre de vie m’a vraiment plu. » C’est en hiver, à Argentière, près de Chamonix, qu’elle a vécu sa première expérience saisonnière. Elle avait 22 ans. « C’était à l’accueil, à l’Union nationale des Centres sportifs de plein air (UCPA). Je n’avais pas de diplôme de sport français, et en France, il faut des brevets spécifiques. J’ai donc fini par passer celui de ski, pour devenir monitrice, puis de wakeboard. »
Aujourd’hui Séverine a 36 ans. Et ses journées d’été, elle les passe, comme depuis quatorze ans, à emmener les vacanciers sur le bateau afin de leur proposer des leçons de wakeboard, à Bombannes, près de Lacanau, sur la côte Atlantique. » Il y a deux types de cours: des » one shot « , pour ceux qui n’en ont jamais fait et qui désirent découvrir ce sport. Et un cours de perfectionnement pour les gens qui en ont déjà fait et qui suivront plusieurs leçons. Il y aura alors un suivi et une progression sur toute la semaine. » Elle enseigne ainsi du lundi au vendredi, de 9 heures à 17h30.
C’est tellement plaisant que je n’ai pas l’impression de travailler
Durant ses saisons, Séverine est logée à l’UCPA. En été, c’est dans un appartement situé à 100 mètres de la plage de laquelle elle donne ses cours, qu’elle habite avec son compagnon et leur bébé. Son partenaire est également moniteur de ski à Chamonix durant la période hivernale. C’est là-bas qu’ils se sont rencontrés. Pour les repas, c’est au « centre », comme elle dit, que cela se passe. » Nous n’avons presque aucune dépense. » Le seul désavantage que Séverine trouve à son métier, c’est de devoir déménager à chaque fois toutes ses affaires entre l’hiver et l’été.
Vivre de sa passion
Ce qui lui plaît dans ce job, c’est qu’elle fait ce qu’elle aime. Elle transmet sa passion. Et surtout, elle la transmet à des gens qui sont intéressés. » C’est ce qui change par rapport à mon ancien emploi en tant que prof d’EPS. Les élèves n’étaient pas toujours curieux d’apprendre. Ici, les gens sont en vacances, ils ont payé, ils viennent pour essayer, donc ils vont forcément être intrigués par ce qu’on leur propose. C’est un choix. C’est tellement plaisant que je n’ai pas l’impression de travailler. »
Quand l’hiver se termine, c’est l’été qui arrive. Et je suis toujours impatiente de la suite. Ce n’est pas une vie routinière.
Mais si Séverine est saisonnière depuis autant d’années, c’est aussi parce qu’elle ne se lasse pas. « Quand l’hiver se termine, c’est l’été qui arrive. Et je suis toujours impatiente de la suite. Ce n’est pas une vie routinière. Par exemple, je n’ai pas la télévision. » Puis il y a les conditions de travail qui sont très favorables. Séverine a, en effet, la chance de pouvoir profiter de beaucoup de sports difficilement accessibles, car ils coûtent très cher. C’est d’ailleurs ce qu’elle s’empresse de faire après avoir fini sa journée de cours. Elle prend une planche, et part s’entraîner. En 2019, elle a même fini troisième au championnat de France et deuxième au championnat de Belgique de wakeboard. Et le soir, après l’apéro avec les copains, elle aime surfer sur quelques vagues. « Nous sommes beaucoup d’habitués, donc nous avons beaucoup d’amis ici. L’ambiance est très bonne. »
Et puis, le cadre joue énormément. » Je suis dehors, en pleine nature toute l’année. » C’est pour toutes ces raisons que lorsqu’on l’interroge sur son avenir, elle répond que c’est cette vie qu’elle a envie de continuer à s’offrir, et d’offrir à son enfant.
Par Pauline Lemaire
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