Une rétrospective exclusive sur le photographe Robert Doisneau s’ouvre au musée d’Ixelles

© Belga

Le musée d’Ixelles ouvre jeudi une exposition exclusive en Belgique consacrée au photographe français Robert Doisneau, connu pour son poétique « Baiser de l’hôtel de ville » à Paris et son regard amusé par la malice des écoliers français de l’après-guerre.

Jusqu’au 4 février prochain, à travers quelque 150 clichés, cette rétrospective permettra de découvrir des aspects méconnus de l’univers de cet artiste viscéralement humaniste.

Ses deux filles Annette Doisneau et Francine Deroudille ont pris part à la conception de l’exposition. Beaucoup des tirages originaux, en petits formats, sont présentés. L’artiste disait modestement de son travail que c’était « une improvisation au jour le jour. Ce n’était pas intelligent du tout. » Il confiait qu’il photographiait « un monde où je me serais senti bien, où les gens seraient aimables, où je trouverais la tendresse que je souhaite recevoir. Mes photos étaient comme une preuve que ce monde peut exister. »

La première partie, son « Merveilleux quotidien » s’étend des années 30 aux années 70. « A côté de ses photos d’enfants et de rues, il y a aussi des vues urbaines, le monde des cafés la nuit et une petite partie de son travail chez Vogue, où il n’est resté que 3 ans », explique Anne Carre pour le musée d’Ixelles.

« Il a expliqué dans un reportage s’en être allé car il ne voulait pas s’encroûter ni perdre son âme en restant dans ce monde. On retrouve ici son amour des gens plus modestes. On voit son attachement au monde de la banlieue et de la nuit, avec des gens tatoués, une chanteuse de rue, des musiciens, de gens à part que peu célébraient à l’époque car on les trouvait laids, miséreux… Aujourd’hui, on a un regard plus doux sur ces photos car c’est aussi un regard historique. »

La seconde partie sur les ateliers d’artistes rassemble 55 prises dont celle de Picasso attablé dans sa marinière, mais aussi de Braque, Utrillo, Giacometti ou César. « Ce sont des témoignages d’histoire de l’art », commente Anne Carre.

La troisième partie Palm Spring est une des rares séries en couleur de l’artiste, financée par le magazine américain Fortune en 1961. Une certaine ironie, jamais cruelle, ressort de ses clichés sur un monde artificiel de riches retraités et la construction de golfs dans le désert du Colorado.

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