Corriger ces grossières erreurs
Les grincheux y verront une opération de com’, à la veille de l’ouverture des Fashion Weeks. Les autres se féliciteront de ce pas en avant vers l’assouplissement des diktats de la minceur. Le 6 septembre dernier, les géants du luxe LVMH (Vuitton, Dior, Givenchy, Kenzo…) et Kering (Gucci, Balenciaga, Saint Laurent…) signaient une charte » sur les relations de travail et le bien-être des mannequins » dans laquelle ils s’engagent, pour les shows et les campagnes publicitaires de leurs maisons, à ne plus recourir à des tops trop maigres, certificat médical datant des six mois écoulés à l’appui. Certes, on parle ici pour les collections Homme de renvoyer la taille 42 au vestiaire, tandis que chez la Femme on bannit désormais le… 32. On est encore très loin de faire du 38-40 la norme, donc. Mais, il n’empêche, Antoine Arnault, fils du PDG de LVMH et membre du conseil d’administration du groupe, reconnaissait par ce texte une » responsabilité » dans l’image du corps transmise par la mode et une » volonté d’y établir de nouveaux standards « . Car on le sait, ceux que véhiculent le secteur, mais aussi les médias et particulièrement la télé, ne reflètent pas la » vraie vie « .
Ainsi, alors que, selon l’OMS, 57 % des Britanniques sont en surpoids, que ce ratio grimpe à 63 % aux Etats-Unis et que chez nous le mal atteint déjà près d’une personne sur deux – dont 12 % d’obèses -, les gros sont quasi absents non seulement des catwalks mais également de la presse et de nos écrans, petits ou grands. C’est que, dans une société de l’ultraperformance, les kilos superflus sont souvent perçus comme un aveu de faiblesse, pas comme une maladie à part entière. » Après avoir été méprisée et jugée pendant des années, développe Gabrielle Deydier, auteure de On ne naît pas grosse (éditions de la Goutte d’Or), j’ai décidé d’écrire pour ne plus m’excuser d’exister. » Et la Française n’est pas la seule à s’émanciper peu à peu des canons esthétiques dominants. Parmi les pionnières, la » body activist » Ashley Graham, qui nous avait accordé une interview en août dernier, revendique fièrement son 48. Iskra Lawrence, elle, affiche ses formes généreuses sur son blog – » une voie de communication beaucoup plus démocratique pour donner de la visibilité » à différents types de morphologies, expliquait récemment à l’AFP Lynne Webber, directrice opérationnelle de Marina Rinaldi, la marque destinée aux » plus sizes « . Aujourd’hui suivie par 4 millions d’abonnés, et du coup courtisée par les labels désirant en faire leur égérie, la belle refuse que les clichés réalisés pour ses clients soient retouchés.
Ashley et Iskra viennent toutes deux de défiler à New York…
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DELPHINE KINDERMANS
On est encore très loin de faire du 38-40 la norme.
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