ITINÉRAIRE D’UNE ENFANT gâtée
Vêtue d’un chemisier à pois et détendue. C’est comme ça que Julia Restoin-Roitfeld, 30 ans, est arrivée dans ce petit hôtel de Manhattan le jour de notre shooting. Détendue… Normal. Enfant déjà, elle préférait les séances photos aux sit-in billes des camarades de son école très sélecte du VIIe arrondissement de Paris. Il se raconte même qu’à l’âge où la plupart des fillettes s’endorment à coups d’histoires de la comtesse de Ségur, Julia rejoignait Morphée bercée par les cliquetis d’appareils photos. » Je pense que j’ai forcément été sensibilisée et quelque part façonnée par mon entourage quand j’étais petite. Mon père travaille dans la mode, ma mère est toujours sur les plateaux photos « , explique la fille de Carine Roitfeld, ex-rédactrice en chef de Vogue Paris et figure centrale de l’univers fashion. Julia avait donc un nom. Restait à se faire un prénom. Née et élevée dans la ville lumière, la jolie brune s’envole alors pour New York, où elle décroche son diplôme en » design management » à la Parsons – The New School for Design. Puis, elle devient le visage de Black Orchid, le premier parfum de Tom Ford, en 2006. Elle pose ensuite pour H&M, Gap et Mango notamment, avant d’être l’égérie de Lancôme.
Son icône en terme de style ? Romy Schneider. » Malgré son origine autrichienne, elle avait l’élégance parisienne. Une pointe de bourgeoisie et beaucoup de sensualité, mais aussi du charme et un côté espiègle « , s’enthousiasme Julia. C’est pourquoi, assise sur un lit en Yves Saint Laurent, allongée sur un tapis en Ralph Lauren ou posant souriante en Dolce & Gabbana ( voir aussi en pages 82 à 87), il y a un peu de Romy sur chacun des clichés de Julia. » L’inspiration est venue des photos que les cinéastes avaient l’habitude de prendre des acteurs entre deux prises sur le tournage de films à la fin des années 60 et 70. » Autre particularité du shooting : le petit boîtier présent sur chaque image. Parce que la photographe n’est autre que Julia. » J’avais déjà fait cela il y a quelques années. L’idée était venue de photos que j’avais prises de moi pour envoyer à mon copain quand il était à l’étranger « , se rappelle-t-elle, précisant que notre styliste Tom Van Dorpe, avec qui elle travaillait pour la seconde fois, l’a vraiment aidée à donner vie à ces auto- portraits. Et, en les regardant attentivement, on ne peut s’empêcher de se dire que certaines » filles de » arrivent quand même à intégrer le talent de leur mère, rebondir sur l’expérience de leur père et à devenir des it girls, toutes seules. Comme des grandes.
CORALIE RAMON
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