La maison fleur d’Aude de Thuin

Un enchantement… La fondatrice de l’Ecole des fleurs à Paris nous ouvre les portes de son home sweet home. Niché au cour de la capitale française, il a pour écrin un jardin au charme onirique et est paré de superbes bouquets de création.

Aude de Thuin n’est pas qu’une femme d’entreprise. Elle est également entreprenante. C’est-à-dire que si elle dirige, avec flair et fermeté, les structures qu’elle a créées, elle fourmille sans cesse d’idées nouvelles, ses passions sont toujours renouvelées, et il lui paraîtrait inconcevable de rester sans rien faire. Dans le XVIe arrondissement de Paris, elle habite un appartement qui fut jadis une maison de gardien, et qui a l’insigne privilège, au c£ur de la capitale française, d’être entouré d’un coquet jardin de 300 mètres carrés. De grands arbres centenaires (marronniers, éra-bles…) apportent, l’été, leur ombre propice, tandis que toutes sortes d’espèces végétales, en toutes saisons, créent une précieuse oasis de verdure. Les buis taillés, en pots, équilibrent, par leur rigueur, l’allure fantasque des buissons de bambous que la maîtresse des lieux a rapportés d’Anduze. Pour mettre en valeur les feuillages, gris ou verts, toutes les fleurs, sans exception, sont blanches, aussi lumineuses que les allées de gravier de marbre blanc.

Après avoir créé et animé les salons  » L’art du jardin  » et  » Création et savoir-faire « , Aude de Thuin préside aujourd’hui aux destinées de l’Ecole des fleurs. Cet établissement d’enseignement, placé sous la direction artistique de Christian Tortu, le plus créatif des fleuristes parisiens, qui a élu domicile à l’Hôtel de Crillon, place de la Concorde, se propose d’initier aux joies du bouquet tous ceux que séduit l’art de vivre à la française. Les meilleurs fleuristes viennent y livrer leurs secrets, et proposent, exercices d’application à l’appui, des cycles aux noms délicieux : le  » bouquet champêtre « , le  » bouquet romantique « , le  » bouquet graphique « , le  » bouquet fou « ,  » la rose dans tous ses états « … C’est du monde entier que les élèves se pressent pour venir apprendre les secrets de la décoration florale.

Il n’est pas étonnant, dans ces conditions, que la maison d’Aude de Thuin soit le reflet de son activité : les bouquets, à l’intérieur, comme à l’extérieur, ou dans l’élégante véranda, rivalisent de raffinement et de créativité. Il en est que la maîtresse de maison se plaît à réaliser elle-même, d’autres ont été confiés à quelques-uns des  » professeurs  » de l’Ecole (en plus de Christian Tortu, Sylvie Aubry, Christine Buchs-Latzarus, Stéphane Chapelle, Eric Chauvin, Fabienne Descamps, Brigitte et Laurence Guillon, Pierre Rigault).  » Je ne sais rien faire de mes dix doigts, confie la présidente de l’école, sinon des bouquets et des tables… Vous mariez des pois de senteur avec un navet rose, un beau lys blanc avec une grappe de raisin vert. L’important, c’est de prendre son temps, et tout de suite on se fait du bien, on passe à un état de plénitude. Le jardin, c’est une thérapie.  »

L’amour d’Aude de Thuin pour les fleurs et les bouquets n’est qu’un des volets de son goût pour l’art et l’art de vivre. Si elle est luxueusement fleurie, sa maison est aussi remplie d’objets et d’£uvres d’art, crées par les meilleurs artistes et les designers les plus imaginatifs. Les canapés de Christian Liaigre côtoient ceux de Catherine Memmi, les toiles de Marc du Plantier voisinent avec les lampes d’Ingo Maurer, et les meubles de famille sont mis en valeur par de luxueux rideaux double étoffe û soie et flanelle û de Bisson-Bruneel. C’est à son jardin, cependant, qu’Aude de Thuin a réservé les objets les plus originaux : de spectaculaires sièges, créés par Pauwel Gunther, artiste polonais, et d’amusantes réalisations en zinc de Francis Arsène.

Au même titre que la couture, l’£nologie ou la cuisine, l’art floral û également devenu l’art de composer des bouquets de branchages, de fruits ou de légumes û est un art véritable, qui suppose une initiation. La visite de la maison û et du jardin û d’Aude de Thuin constitue une invitation à l’approcher et à en découvrir les secrets.

Robert Colonna d’Istria

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