Les vertus de la cueillette: 5 plantes sauvages comestibles à connaître

cueillette pissenlit

Nos jardins détiennent les clés de nos bonnes habitudes. Des plantes sauvages et des aliments comestibles parfois insoupçonnés, à découvrir sans modération durant les belles saisons. Un expert nous guide.

En temps de crise, l’homme a tendance à revenir vers la nature… et à ne plus regarder les mauvaises herbes d’un si mauvais oeil. Ben Brumagne est cueilleur pro. Il organise des ateliers et des week-ends cueillette, à la frontière française, où il transmet sa passion pour les plantes sauvages comestibles.  » Avec un peu de riz, des pommes de terre, des oignons et tout ce que je trouve dans mon jardin, je peux imaginer un repas différent chaque jour, explique-t-il. Quand nous traversons une période compliquée, nous nous tournons toujours vers les plantes sauvages. Avec la guerre en Syrie, par exemple, nous voyons des réfugiés partager leur expérience sur Facebook et parler des ingrédients comestibles qu’ils ont trouvés au cours de leur voyage. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la population de certaines régions se nourrissait de glands pour apaiser les estomacs affamés.  » Aujourd’hui, alors que le printemps est là, c’est donc le moment de lancer la récolte.  »

Toutefois, il ne faut pas oublier les règles de base de la cueillette, pour ne pas bouleverser l’écosystème. Choisissez des espèces présentes en abondance, et n’en prélevez jamais plus d’un tiers.  » Et respectez les règles de confinement, cela va de soi ! Voici cinq plantes faciles à reconnaître et qui fleurissent actuellement à la lisière des bois et sur les bas-côtés.

1. Pissenlit

1. Pissenlit © SDP / FRANÇOIS DE HEEL

En France, les feuilles de pissenlits sont vendues sur les marchés. Au printemps, leur amertume fait fureur en salade, en Belgique aussi. Suggestion : cueillez les feuilles avant que les fleurs n’apparaissent, sinon leur goût sera trop prononcé. Mélangez-les à d’autres salades pour adoucir l’amertume, ou blanchissez-les quelques instants. Vous pouvez utiliser les feuilles blanchies comme vous utiliseriez des épinards. Veillez à ne pas enlever toutes les feuilles de la plante, car au printemps, les pissenlits sont une des principales sources de nourriture des abeilles.

2. Ortie

2. Ortie
2. Ortie© SDP / BEN BRUMAGNE

La plante sauvage la plus consommée de l’hémisphère nord. En un tour de main, elle devient une soupe. Vous pouvez aussi l’incorporer à une pâte à crêpes ou à une omelette. De préférence, elle se consomme cuite, afin d’éviter l’effet urticant de ses feuilles. Il suffit de blanchir celles-ci pour les rendre inoffensives. Si vous voulez en cueillir, armez-vous de gants et choisissez les pousses bien vertes. Ne prélevez pas toute la plante : si pour vous, ce n’est qu’une mauvaise herbe, elle est essentielle pour les insectes et donc pour notre écosystème.

3. Ciboulette et ail des ours

La ciboulette sauvage pousse partout. Elle ressemble à la ciboulette commune et on la reconnaît à sa forte odeur d’oignon. Tout au long de l’année, diverses variétés d’alliacées montrent le bout de leur nez, comme également l’ail des ours. Mais en Belgique, il est interdit de cueillir ce dernier, sauf si vous en découvrez dans votre jardin. Attention à ne pas le confondre avec un arum ou du muguet ! Son odeur d’ail vous aidera à l’identifier. Vous pouvez en utiliser feuilles, tiges et fleurs. Cru, le goût aillé est fort. Cuit, il s’adoucit.

4. Berce commune

A ne pas confondre avec la berce du Caucase ! Cette variété-ci est également légèrement phototoxique, ce qui signifie qu’avec la lumière du soleil, elle peut causer des irritations. Mettez donc des gants pour la cueillir ! Une fois cuite, elle perdra ses propriétés nocives. Les petites pousses qui apparaissent pour l’instant goûtent la noix de coco, le céleri et les agrumes. Avec cette palette de saveurs, c’est l’ingrédient parfait pour un curry. Sur le compte Instagram de Forest to Plate, retrouvez conseils et astuces pour la récolter et l’apprivoiser.

5. Cardamine

Une plante qui goûte le cresson. Vous pouvez la consommer telle quelle ou l’ajouter à une soupe au dernier moment, pour en conserver la couleur et le goût relevé. De plus, elle accompagnera vos plats sous forme de pesto ou mélangée à de la mayonnaise. La cardamine doit être cueillie à un endroit sain, car elle est l’une des seules capables de stocker des métaux lourds : on évite de se la procurer le long des voies de chemin de fer ou en ville.

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