Au pays du Soleil-Levant, on ne mange pas que des sushis ! C’est ce que démontre Maori Murota, une Japonaise installée à Paris, au fil d’un beau livre regroupant des plats simples inspirés de son enfance.
Quand Maori Murota débarque en France, en 2003, après avoir séjourné à New York et en Indonésie, la Tokyoïte d’origine n’en revient pas. A Paris, la cuisine japonaise, celle qui a bercé sa jeunesse et que sa grand-mère compilait dans un carnet depuis la naissance de sa petite-fille, est méconnue et souvent confondue avec celles d’autres pays asiatiques. Elle entrevoit aussi que les clichés ont la vie dure, d’aucuns imaginant que les seuls mets que mitonnent les Nippons sont les sushis, voire le tofu – » trop fade » – et la soupe miso – » qui n’a aucun goût « . Titillée par le manque de culture culinaire de ses nouveaux hôtes, la jeune femme, qui jusqu’en 2009 a travaillé dans la mode en tant que styliste, décide donc de donner des cours pour enseigner » les recettes que l’on mange tous les jours au Japon « . Le retour est ultrapositif et nombreux sont ceux qui viennent la trouver en s’exclamant : » Mais c’est tellement simple ! »
Et en effet, la gastronomie du pays des geishas n’est pas si compliquée que cela. » Il faut juste avoir quelques bases techniques et connaître les bons ingrédients « , note celle qui aujourd’hui a décidé de rassembler ses meilleures préparations dans un beau bouquin paru aux éditions Marabout. L’auteure, qui est également traiteur et chef, à Paris – au Düo, un café-librairie-galerie d’art contemporain, et au Bento à La Conserverie – y présente nombre de plats alléchants à réaliser sans se prendre la tête. Ces spécialités offrent un panorama étendu de ce que les habitants de sa ville natale ont l’habitude de servir, chez eux, quand il est inutile d’épater la galerie. Une cuisine familiale, en somme, qui illustre bien le passé gourmand de Maori Murota. » Mon père m’emmenait dans tous les restaurants qu’il adorait, raconte-t-elle. Ma mère, aussi passionnée, me préparait chaque jour un bento pour l’école. Ou plutôt le meilleur bento de la classe, celui que tout le monde voulait goûter. A la maison, on cuisinait ensemble et chaque repas était sujet à discussion sérieuse. » Pas étonnant donc que l’authenticité et l’amour des bonnes choses transpirent de cet ouvrage. Itadakimasu… comme on dit là-bas pour remercier une personne d’avoir concocté le menu.
Tokyo, les recettes culte, par Maori Murota, photos d’Akiko Ida et Pierre Javel, Marabout, 272 pages.
PAR FANNY BOUVRY