Musée royal des beaux-arts d’Anvers (KMSKA)
Après onze ans de travaux pour agrandissement et rénovation, le Musée royal des beaux-arts d’Anvers (KMSKA) rouvre ses portes au grand public.
Son année, le Belge Christophe Coppens l’a placée sous le signe du lâcher prise, autrement dit du «Fuck off». L’artiste, designer, metteur en scène d’opéra et désormais directeur artistique de Natan pour 2023, l’année du quarantième anniversaire de la maison, inaugure au sein du KMSKA son parcours pour les enfants, pédagogique mais ludique.
«Sommes-nous conscients de ce que ces deux années de Covid ont fait de nous? J’ai vécu des choses qui m’ont aidé à évoluer et à me préparer pour le futur, à être plus ouvert, plus direct et moins inquiet. C’est comme si c’était un point final à ces dix ans qui ont suivi la fermeture de ma société, une clôture d’un temps de renaissance. C’était très brutal en même temps. Mais mon seul talent, c’est la persévérance, tout le reste n’est que géographie et hasards. Je n’ai pas le choix, il faut aller de l’avant, et c’est particulièrement lié à 2022. J’ai commencé à apprendre à dire «Fuck off». Et je me sens beaucoup mieux depuis que j’ai pris cette décision, juste après l’inauguration du KMSKA. J’ai dit oui à ce projet pour tous les enfants qui ne vont pas au musée avec leurs parents, pour tous ceux à qui on n’explique pas ce qu’est un Ensor ou un Rubens, que l’on n’invite pas à regarder les œuvres au mur et qui pensent que ce n’est pas pour eux. Pour réaliser les installations, j’ai travaillé avec les ateliers de la Monnaie, c’est la première fois qu’ils créent un tel projet hors de la maison. J’estimais que cela permettrait d’instaurer un dialogue, de renforcer le résultat. Et puis j’aimais aussi beaucoup l’idée de lier deux villes importantes, Bruxelles et Anvers, et d’ouvrir ainsi le champ. Ce parcours est une invitation à se concentrer et à découvrir les tableaux. Ce n’est absolument pas un solo show, juste une ouverture, une brèche destinée à attirer les enfants et ensuite entamer une discussion. C’est cela le plus important pour moi. Et si j’ai créé une collection d’accessoires et des multiples pour la boutique du musée, c’est lié à mon expérience là-bas et aux installations. Puis c’était tellement facile à faire, c’était comme si je remettais un manteau qui m’allait bien, cela m’a amusé. Et j’ai trouvé très chouette de retrouver les anciens fabricants avec lesquels je travaillais, en Inde, en Belgique. Je me suis dit «Pourquoi pas?». Je comprends que certains artistes puissent penser que c’est une horreur, pas moi, cela fait partie de ce que j’étais et de ce que je suis. L’exercice m’a plu. J’accepte désormais que mon parcours est un drôle de parcours. Je ne travaillerai plus à contre-courant, c’est moins de torture, je vais suivre ma nature. Et je dois pouvoir sauter d’une idée à l’autre, comme s’il y avait plusieurs personnes dans ma tête…»
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