Isabelle Willot

Edito: 5 secondes chrono

Il n’y a pas de sot métier, dit le proverbe. En voici un tout neuf qui, depuis janvier, affole TikTok, à savoir « l’abrégeur de contenu ». L’homme qui se cache derrière le compte « Abrège Frère » y résume en une phrase des vidéos de « story time », promettant ainsi à son million d’abonnés de gagner un temps précieux. 

Faute de temps, justement, nous « expédions » de plus en plus de choses, sans vergogne. C’est malgré nous que nous jugeons d’un swipe sur la simple apparence. Ainsi, sur Tinder, le couperet tomberait en 5 secondes à peine. C’est peu pour dépasser les stéréotypes enkystés de la séduction patriarchale. Pour les contourner, les hommes qui cherchent à se montrer plus vulnérables seraient ainsi de plus en plus nombreux à s’afficher… avec leur chat. Avec une efficacité, semble-t-il, toute relative (à lire ici).

Notre abrégeur de contenu, peu embarrassé par la nuance, ramasserait sans doute notre papier en 10 mots : « Il pose avec son matou pour pécho et ça foire. » Débunker les clichés, c’est vrai que ce n’est pas trop son truc, lui que l’on accuse justement de préférer « raccourcir » la parole des femmes, générant sous ses capsules une foule de commentaires aux relents masculinistes. Longtemps silencieux, celui que l’on ferait mieux d’appeler Abrège Sœur vient de se justifier dans une vidéo. On vous la fait courte : « Il ne pensait pas à mal, c’est la faute des autres, il n’est pas misogyne. » Vous venez d’économiser 2 min 30. C’est cadeau.

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