Fanny Bouvry
Edito | Et que ça pousse!
C’était il y a quatre ans déjà… Alors que le monde était paralysé par le Covid, les citadins usaient de leur balcon comme d’un passage secret vers la vie sociale, les uns y poussant la chansonnette, les autres revendiquant leur soutien au corps médical, la plupart bavardant de loin comme s’ils s’étaient croisés en rue.
Tout à coup, ces petits no man’s land bâtis, parfois négligés, (re)devenaient la prolongation de ce qui se passait dans chaque logis. Il faut dire que si de la Renaissance au XVIIIe siècle, ces excroissances de façade n’étaient que des lieux où pavaner et montrer, métal et pierre sculptés à l’appui, la superbe des habitants, l’endroit s’est progressivement mué en pièce en sus. Avec l’arrivée du modernisme, et du béton armé facilitant les porte-à-faux, ces extérieurs urbains sont devenus habitables. Et l’expression réelle de la personnalité de leurs utilisateurs.
Promenez-vous en rue. Levez vos nez. Et force sera de constater que vous repèrerez à coup sûr les amateurs d’apéro qui sur 1 m2 parviennent à caser une table, les férus de design qui ont acquis LE siège pour bronzer, les familles nombreuses par la layette qui sèche au soleil… ou les urbains aux mains vertes qui ont fait de leur terrasse une oasis. Un geste pour l’environnement, car ces plantes boostent la biodiversité, participent à la thermorégulation ambiante et captent le CO2. Autant de bénéfices qui ne peuvent que nous encourager à verduriser nos surfaces extérieures, aussi minuscules soient-elles.
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