Kathleen Wuyard-Jadot

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Kathleen Wuyard-Jadot Journaliste & Coordinatrice web

Pour les accros aux sports d’hiver, une piste fraîchement recouverte d’un manteau immaculé − hélas absent dans certaines stations en ce début janvier − a quelque chose d’irrésistible. C’est que cette étendue de neige vierge n’est rien si pas une promesse: celle de pouvoir tracer sa route sans devoir en dévier pour éviter qui ou quoi que ce soit, mais aussi d’avoir brièvement l’impression que tout est possible. Un effet «page blanche» qui s’applique également aux premières semaines de janvier, quand la vague torpeur induite par le tourbillon festif se mêle à l’énergie grisante qui crépite dans l’air et incite à se réinventer au gré des centaines de journées qui ne demandent encore qu’à être remplies tout au long de l’année. Mais attention, toutefois, au dérapage. Les fans de snowboard, dont je fais partie, le savent: sur la poudreuse, tant le positionnement que la vitesse sont de la plus haute importance, et à la moindre erreur, on se retrouve coincé dans une masse dont il n’est pas simple de s’extirper. Une allégorie de ce 12 janvier, date à laquelle, selon une étude de l’université de Scranton en Pennsylvanie, 80% des gens auraient déjà abandonné leurs bonnes résolutions? Et si, pour éviter la sortie de piste, on s’autorisait à miser sur l’effet boule de neige cette année? Plutôt que de s’aventurer sur la descente verglacée d’intentions aussi ambitieuses que restrictives, faisons le pari d’accumuler les avancées positives, aussi minimes puissent-elles sembler. Après tout, chaque pente qu’on dévale n’est-elle pas constituée d’une accumulation de minuscules flocons?

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