ETC: Nos 12 questions sur le vif à Thomas Gunzig

© Sylvia Galmot
Isabelle Willot

Thomas Gunzig, romancier à la plume à la fois tendre et caustique, nous invite à suivre dans son dernier roman, Le sang des bêtes, les tribulations d’un quinqua dépressif et bodybuildé, vendeur de compléments alimentaires. Il répond à notre interview sur le vif.

La question qu’on vous pose le plus souvent?

En interview, ce que l’on me demande tout le temps, c’est: « D’où viennent vos idées? »

La compétence inutile que vous maîtrisez?

Je suis extrêmement souple des doigts, j’arrive à faire avec des trucs que personne d’autre au monde ne parvient à faire, comme le grand écart par exemple, ou de drôles de noeuds.

Un sport que vous pratiquez… en pensée?

Le combat en cage.

La ville dont vous n’êtes jamais vraiment revenu?

Séville. J’y suis déjà allé plusieurs fois pour écrire, travailler, commencer ou terminer un roman. Il y fait beau, on y mange bien, c’est paisible et inspirant. J’aime l’atmosphère qui s’en dégage. Elle est fertile pour l’imaginaire. Elle est toujours dans un petit coin de ma tête. Chaque année, je me dis que je vais y retourner.

La personne qui a le plus d’influence sur vous?

Mon vieux professeur de karaté quand j’étais adolescent. C’est le premier qui a transformé mon corps d’enfant en corps d’adulte. C’est lui qui m’a dit que c’était normal d’avoir peur mais qu’il ne fallait pas toujours écouter sa peur non plus. J’ai l’impression de l’avoir toujours face à moi pendant que je travaille.

Une idée concrète pour un monde meilleur?

Ecoutons un petit peu ce que les autres ont à dire.

Le plat qui vous ramène en enfance?

Le gehakte leber que me cuisinait ma grand-mère quand je lui rendais visite le mercredi. C’est un plat typique de la communauté juive ashkénaze à base de foie haché aux oignons servi sur du pain grillé. Ma mère m’en fait encore de temps en temps. Mais je ne suis pas parvenu à en transmettre le goût à mes enfants.

L’achat le plus bizarre que vous ayez fait?

De la drogue… je vais rester mystérieux à ce sujet.

Votre dernier coup de gueule?

Ce matin, en déposant le petit à l’école: une maman de manière totalement inconsciente et imprudente a traversé au feu rouge avec sa poussette en avant, au ras du sol, dans la pénombre. J’ai été à deux doigts d’avoir la mort d’un bébé sur la conscience.

La dernière fois que vous vous êtes trompé?

Je me trompe chaque jour, je pense, et pas plus tard que ce midi je me suis trompé de chemin en allant dans un magasin de robinets.

Ce que vous avez appris sur vous durant la pandémie?

Même si je ne vois pas souvent mes amis, je déteste qu’on m’interdise de les voir.

Ce que vous avez envie de faire, là, tout de suite?

Partir en vacances, à Séville, bien évidemment. Ce serait parfait ça. Embarquement dans un instant, puis l’avion atterrit, petit taxi jusqu’au Airbnb, le temps alors de s’installer, il ne reste plus qu’à sortir manger une paella, boire du vin et surtout ne rien faire.

Le sang des bêtes, par Thomas Gunzig, éditions Au Diable Vauvert.

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