Eternellement fascinante, Romy Schneider aurait eu 80 ans (en images)
La comédienne française d’origine allemande au visage lumineux et au talent acclamé, devenue célèbre à 17 ans avec « Sissi », a marqué le cinéma par une carrière jalonnée de plus de 60 films avec des metteurs en scène tels que Claude Sautet, Luchino Visconti ou Andrzej Zulawski. Parmi eux, « La Piscine », « Le Vieux Fusil », « César et Rosalie » ou encore « L’Important c’est d’aimer » et « Une histoire simple » – qui lui vaudront tous deux un César, récompenses décernées par le monde du cinéma français.
Mais le destin tragique de cette femme passionnée, née Rosemarie Magdalena Albach, sa mort à 43 ans à Paris dans la nuit du 29 mai 1982 des suites d’abus de somnifères et d’alcool, dix mois après la mort accidentelle de son fils David, à l’âge de 14 ans, restent aussi dans les mémoires.
La fin de sa vie a inspiré un film sorti cette année, « Trois jours à Quiberon » d’Emily Atef, racontant la rencontre éprouvante entre une Romy Schneider malheureuse et un journaliste allemand en 1981.
Pour Bernard Pascuito, auteur de « La Dernière vie de Romy Schneider » (éditions du Rocher), paru en avril, « ce qui fascine, c’est à la fois sa beauté, sa lumière, son talent extraordinaire d’actrice, son charme, sa voix, mais aussi sa vie privée, que ce soit son histoire d’amour mythique avec Alain Delon ou la mort tragique de son fils, qui touche toujours les gens ».
Pour lui, « le mythe ne s’est pas atténué ». « Il y a une fascination pour elle, pour cette espèce de fragilité qui la met à portée d’amour du public », ajoute celui pour qui « cette femme avait tout, et en même temps elle a eu tous les malheurs du monde, pendant toute sa vie ».
– « Elle donnait tout » –
Délaissée par ses parents comédiens, qui s’occupent peu d’elle et se séparent alors qu’elle n’a que quatre ans, harcelée par son beau-père qui la poursuit de ses avances, Romy Schneider sera ensuite quittée en 1963 par Alain Delon, pour qui elle avait décidé de venir en France cinq ans plus tôt.
Elle connaîtra aussi deux mariages qui se solderont par des divorces, avec l’acteur et metteur en scène de théâtre allemand Harry Meyen, père de David, puis avec Daniel Biasini, père de sa fille Sarah.
« Elle avait vraiment une grande passion pour son métier. Et elle avait une passion pour ce qu’elle appelait l’amour, alors elle était déchirée entre les deux », explique la féministe allemande Alice Schwarzer, auteure d’une biographie sortie en Allemagne en 1998, qui vient de paraître en France sous le titre « Romy Schneider intime » (L’Archipel).
« Son conflit est un conflit des femmes d’aujourd’hui », ajoute celle qui estime aussi que l' »on est touché par elle ». « Elle se jetait dans chaque rôle comme si c’était sa vie. Elle donnait tout, et ça l’a rongée ».
L’actrice entretenait aussi un rapport compliqué avec son pays d’origine, qui avait mal accepté qu’elle lui tourne le dos pour faire carrière en France.
« Les Allemands ne l’ont jamais laissée quitter cette image de Sissi », souligne Alice Schwarzer, qui avait rencontré longuement Romy Schneider à Cologne en 1976 pour le magazine Emma.
Dans cette conversation, l’actrice affirmait notamment qu’elle pensait que sa mère, proche des Nazis, avait eu une liaison avec Hitler. Elle y révélait aussi avoir eu une relation amoureuse avec Simone Signoret, et parlait de sa relation avec Alain Delon.
Les enregistrements sonores de cet entretien ont servi de base à un documentaire de Patrick Jeudy, diffusé dimanche soir sur la chaîne franco-allemande Arte, qui consacre deux soirées à l’actrice dimanche et lundi.
Pour Alice Schwarzer, Romy Schneider « a toujours souffert d’être mal perçue ou enterrée sous les clichés ». « Elle voulait qu’on la regarde, qu’on l’écoute. »
AFP
Sissi d’Ernst Marischka (1955)
Mon premier amour (1955)
Mam’zelle Cri-Cri d’Ernst Marischka (1955)
Katia (1958)
1959
Triple Cross (1966)
La Piscine de Jacques Deray (1969)
La Piscine de Jacques Deray (1969)
Avec Alain Delon dans La Piscine
Les choses de la vie de Claude Sautet (1970)
Max et les Ferrailleurs de Claude Sautet (1971)
Ludwig, le Crepuscule Des Dieux (1972)
Le train (1973)
1975
Le vieux fusil de Robert Enrico (1975)
Les innocents aux mains sales de Claude Chabrol (1975)
Les innocents aux mains sales (1975)
L’important c’est d’aimer d’Andrzej Zulawski (1975)
L’important c’est d’aimer, avec Jacques Dutronc
Clair de femme de Costa Gavras (1975)
Portrait de groupe avec dame (1977)
Une femme à sa fenêtre de Pierre Granier Deferre (1976)
à Bruxelles (photo non datée)
Romy Schneider, Mireille Darc et Alain Delon et Pierre Louis Guerin
Romy Schneider au studio de Coco Chanel.
Romy Schneider
Sur le tournage de L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot
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