Héritage Hallyday: Un premier round qui se termine par un renvoi dans les cordes

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Les deux enfants aînés de Johnny Hallyday devaient réclamer jeudi devant la justice française un droit de regard sur l’album posthume de leur père et le gel de ses avoirs mais, à leur demande, l’audience a été renvoyée au 30 mars.

D’ici au 19 mars, les avocats de Laeticia Hallyday, la veuve du rocker, devront notamment fournir à la partie adverse – les deux aînés, issus de précédentes unions – des précisions sur le « trust » en sa faveur au sein duquel « Johnny » (Jean-Philippe Smet pour l’état-civil) aurait réuni tous ses actifs, conformément à un testament rédigé en juillet 2014 aux États-Unis.

La demande de renvoi a été « motivée par les nombreux développements et pièces communiquées auxquels nous allons devoir répondre », a expliqué une des avocates de David Hallyday, Carine Piccio.

Depuis plusieurs semaines, la guerre est ouverte entre les aînés –David Hallyday et Laura Smet– et Laeticia, la dernière épouse du chanteur, devenue l’unique bénéficiaire de l’ensemble du patrimoine et des droits d’auteur de la légende du rock français, décédé le 6 décembre à l’âge de 74 ans. Loin de l’image de famille unie renvoyée le 9 décembre lors des funérailles de « Johnny » à Paris…

Laura Smet a lancé l’offensive judiciaire dans une lettre transmise le 12 février à l’AFP. « J’ai choisi de me battre », confiait alors la fille de l’actrice Nathalie Baye, rejointe dans sa démarche par son demi-frère David, fils de la chanteuse Sylvie Vartan.

Les deux aînés ont déposé un recours sur le fond devant la justice française pour contester les modalités de succession de leur père, rédigées en Californie. Ils estiment que son testament les « déshérite », ce qui est interdit en droit français, et demandent « que la succession soit soumise aux règles de dévolution légales » en France. Aucune date n’a pour l’instant été fixée pour l’examen de ce volet de l’affaire, qui pourrait prendre des mois, voire des années.

Laura Smet et David Hallyday ont également saisi en référé (procédure d’urgence) le tribunal de grande instance de Nanterre, près de Paris, afin de « pouvoir se prononcer » sur un projet d’album posthume de Johnny Hallyday actuellement en préparation, selon l’assignation qui devait être débattue jeudi.

Ils donnaient à Laeticia Hallyday « un délai de 48 heures » pour accéder à cette demande et réclamaient une « astreinte de 10.000 euros par jour de retard » en cas de non-respect de leur souhait.

Le rockeur a travaillé une grande partie de l’année 2017 à ce 51e album studio, inachevé, dont une dizaine de chansons ont été enregistrées.

Donations

Laura Smet, 34 ans, souhaite « pouvoir confirmer le respect de l’intégrité artistique de l’entier contenu de cet album », a indiqué à l’AFP l’un de ses avocats, Emmanuel Ravanas. Une demande à laquelle Laeticia Hallyday a « sèchement opposé une fin de non-recevoir », selon lui.

Les deux aînés Hallyday demandaient également, par le biais de cette procédure, des « mesures conservatoires » sur les biens immobiliers et « la mise sous séquestre » des « redevances perçues au titre des droits d’auteur » de l’artiste, dans l’attente que la justice tranche le litige sur l’héritage.

Décédé d’un cancer du poumon, Johnny Hallyday possédait deux villas à Los Angeles et dans l’île française de Saint-Barthélémy ainsi qu’une autre à Marnes-la-Coquette, en banlieue parisienne, détenue par une société dont il était actionnaire avec sa dernière épouse et leurs deux filles, Jade et Joy. Chacune de ces demeures est estimée entre 10 et 15 millions d’euros. Johnny Hallyday disposait également des droits sur quelque 1.160 chansons.

Laeticia Hallyday s’est peu exprimée sur ce contentieux. Réagissant quelques heures après la lettre de Laura Smet, elle avait d’abord fait part de son « écoeurement » avant de disparaître des réseaux sociaux dont elle était pourtant adepte.

Le 1er mars, elle a publié un communiqué par le biais de son avocat Ardavan Amir-Aslani, affirmant que Johnny Hallyday avait « pris toutes les décisions concernant sa succession avec toutes ses facultés mentales et son libre-arbitre ».

Me Amir-Aslani a également assuré que le chanteur avait « fait le nécessaire de son vivant pour mettre ses enfants majeurs à l’abri du besoin », via des donations.

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