Les héros de « Dynasty » reviennent

Avec ses brushings bouffants, ses épaulettes surdimensionnées, ses tissus lamé or à profusion et ses rivalités, « Dynasty » a tellement marqué dans les années 1980 que la série où fortune et pouvoir opposaient les Carrington aux Colby renaît.

Près de trois décennies après sa disparition du petit écran, une nouvelle version plus sexy, plus jeune et avec davantage de diversité doit être diffusée à partir du 11 octobre sur la chaîne CW. Pour tenter d’exploiter l’appétence pour les resucées modernes d’anciens succès.

Le « Dynasty » de CW raconte toujours les tribulations du clan Carrington, une fortune du pétrole, avec Grant Show dans le rôle du patriarche Blake.

Dans la série d’origine diffusée de 1981 à 1989, ce personnage incarné par John Forsythe avait été conçu comme un pivot moral, otage des machinations de la sulfureuse Alexis (Joan Collins). Mais il était aussi un homophobe invétéré, allant même dire à son fils Steven que son avis ne comptait pas car il était « un homme qui pose ses mains sur un autre homme ».

Les temps, notamment, ont changé et Blake 2017 n’est plus ulcéré – du moins ouvertement – par son fils (incarné par James Mackay) qui affiche son homosexualité.

Le rôle du patriarche a valu à Forsythe, décédé en 2010, deux Golden Globes, rendant la tâche plus ardue pour quiconque s’aviserait d’enfiler de nouveau les mocassins du milliardaire.

« J’ai toujours comparé ça à Roger Moore succédant à Sean Connery (dans le rôle de James Bond, NDLR). Difficile entreprise, mais ce sont des acteurs complètement différents », a déclaré Grant Show, 55 ans, à l’AFP.

« Il a fait son truc à lui et c’est ce que je fais. Je ne peux pas faire ce que John Forsythe a fait donc il n’y a pas de fantôme », a-t-il poursuivi.

« J’ai l’impression que mon Blake est plus vulnérable. Il est davantage préoccupé par la façon dont il interagit avec sa famille, davantage préoccupé par le fait que Steven l’aime en retour », a souligné l’acteur, révélé par son rôle dans « Melrose Place ».

A une époque où la vie privée de certaines dynasties réelles comme la famille Kardashian passionne, la nouvelle série ne pourrait tomber au meilleur moment.

Mais l’équipe derrière la version 2017 a ressenti le besoin d’opérer quelques modifications.

– Anciens personnages, nouveaux caractères –

La très réservée petite provinciale Krystle (Linda Evans) est désormais une femme d’affaires vénézuélienne au tempérament fort prénommée Cristal, interprétée par l’actrice australo-péruvienne Nathalie Kelley (« UnReal »).

Autre différence: l’histoire ne se déroule plus à Denver mais dans la multiculturelle Atlanta, et le clan rival des Carrington, la famille Colby, est noir.

Dans le « Dynasty » des années 1980, Steven épouse la manipulatrice Sammy Jo (Heather Locklear) malgré son homosexualité. Dans la version 2017, le personnage est devenu l’amant hispanique du jeune homme, incarné par Rafael de la Fuente.

« Atlanta est une ville moderne avec une diversité incroyable », a relevé Josh Schwartz, co-créateur avec Stephanie Savage de cette nouvelle version. Ils avaient co-produit l’un des plus gros succès de CW, « Gossip Girl ».

« Dynasty » est la dernière née d’une longue liste de succès ressuscités quelques décennies plus tard comme « Gilmore Girls », « C’est la fête à la maison », « MacGyver », « Deux flics à Miami », « Twin Peaks », « X-files: Aux frontières du réel », « Starsky et Hutch » ou encore « Hawaï police d’Etat ».

« Les années 1980 ont été la meilleure décennie et on lui doit le respect. Nous en sommes à ce moment maintenant », a souligné M. Schwartz à l’AFP.

Selon lui, face à la forte concurrence des programmes, « avoir un titre que les gens reconnaissent (…) est quelque chose qui aide à sortir du lot ».

Les octogénaires Richard et Esther Shapiro, créateurs de la série d’origine, ont participé récemment à une projection à Beverly Hills avec l’équipe et les acteurs du nouveau « Dynasty ».

Le premier épisode a ravi l’audience du festival PaleyFest TV, avec une fin digne de « Dynasty »: une querelle avec crêpage de chignon, gâteau massacré et quelques gifles bien assénées.

Mais point d’Alexis. Le public et la presse se demandant alors si le personnage emblématique de la série allait rester pour toujours dans les années 1980.

« Vous allez la voir. C’est prévu. Mais vous allez devoir attendre », a confié M. Schwartz à l’AFP.

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