L’image de Meryl Streep sévèrement écornée par l’affaire Weinstein

© Reuters

Meryl Streep a commencé 2017 comme fer de lance de l’opposition des célébrités contre Donald Trump. La superstar et doyenne de l’élite progressiste hollywoodienne termine l’année dans le rôle de la cible, à son tour fragilisée par l’affaire Weinstein.

L’actrice âgée de 68 ans est accusée d’avoir été au courant des agissements de Harvey Weinstein, à qui plus de cent femmes reprochent des faits allant du harcèlement sexuel au viol, mais d’avoir menti sur ce qu’elle savait de ce qui est devenu un scandale dépassant les frontières américaines.

Celle qui a joué dans de nombreux films du producteur déchu qualifia même Harvey Weinstein de « Dieu » en 2012. Ce dernier nie aujourd’hui les faits qui lui sont reprochés.

Après son discours très politisé et frontalement anti-Trump lors des Golden Globes, les regards se sont à nouveau braqués sur Meryl Streep en octobre. Les accusations contre l’ex-patron des studios Miramax venaient d’éclater au grand jour et l’actrice aux trois Oscars s’était dite « atterrée » par les nouvelles « scandaleuses » dont elle prétendait n’avoir nullement connaissance.

« VOTRE SILENCE est LE problème », l’a depuis accusée Rose McGowan, actrice et victime présumée de Harvey Weinstein qui est l’une des principales porte-voix du mouvement #Metoo, dont de nombreuses activistes ne croient pas non plus en la version de Meryl Streep.

« Je méprise votre hypocrisie », a-t-elle poursuivi dans son tweet.

Meryl Streep a répondu, dans un communiqué en début de semaine, qu’elle « ne savait pas à propos des crimes de Weinstein, ni durant les années 90 » lorsqu’il est accusé d’avoir agressé Rose McGowan, « ni pendant les décennies suivantes lorsqu’il a agressé d’autres » femmes.

– ‘Baiser de la mort’ –

Elle a été soutenue par l’écrivain Ira Madison III, qui a estimé dans le Daily Beast que les attaques dont Meryl Streep est la cible dénotent d’un sexisme inhérent au show-business.

« Nous en sommes là, à attaquer une femme pour ce qu’elle saurait ou non, quand tout le monde semble souligner que tout le monde savait dans l’industrie » du cinéma, a-t-il écrit.

« Pourquoi, alors, George Clooney et Brad Pitt n’ont-ils pas été aussi violemment attaqués que (Meryl) Streep? »

Des arguments qui n’ont pas suffi à calmer les détracteurs de l’actrice.

Plusieurs affiches de l’artiste Sabo, marqué à droite politiquement, sont ainsi apparues mardi à Los Angeles, montrant Meryl Streep aux côtés de Harvey Weinstein, les yeux de l’actrice barrés d’un « She knew »: « elle savait ».

Le public ne semble pas lui pardonner non plus. Jeetendr Sehdev, un sondeur spécialisé dans les célébrités, affirme que 58% des personnes interrogées en octobre sur l’affaire Weinstein ont « un sentiment négatif » concernant l’actrice depuis ses premières dénégations. Celles-ci ont eu l’effet d’un « baiser de la mort pour son image à Hollywood », explique-t-il à l’AFP.

Meryl Streep « doit s’excuser auprès de ses fans pour ne pas avoir dit la vérité », juge Jeetendr Sehdev.

« Beaucoup de personnes pensent que Weinstein prend contact avec ses amis proches pour voir s’ils peuvent s’exprimer en sa faveur et essayer de limiter les dégâts », rappelle le sondeur.

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