Sans alcool, la fête est moins folle? En 2025, les « excès de jeunesse » appartiennent au passé

Vous connaissez l’adage: il faut bien que jeunesse se fasse, et « de votre temps », cela impliquait une bonne dose de nihilisme (et pas mal de gueules de bois). Une notion dépassée des fameux excès de jeunesse à l’ère de la sobriété?
En septembre dernier, la Night Time Industries Association, une union professionnelle britannique, a publié un communiqué de presse qui donne matière à réflexion. Depuis 2020, 37 % des boîtes de nuit britanniques auraient ainsi fermé leurs portes. Beaucoup ont fermé pendant la pandémie et n’ont jamais rouvert, mais les fermetures se poursuivent même sans confinement. Selon la NTIA, si les clubs ne cessent pas de fermer, d’ici la fin de la décennie, il n’y aura presque plus d’endroit où les Britanniques pourront se saouler, chanter Mr Brightside à tue-tête et vomir dans un caniveau en rentrant chez eux à 2 heures du matin.
L’augmentation du coût de la main-d’œuvre, le durcissement des lois d’urbanisme et l’augmentation des plaintes pour nuisances sonores sont probablement autant de facteurs qui jouent un rôle dans cette disparition progressive.
Mais l’une des principales explications est que leur principal public, les jeunes insouciants, reste à la maison. Entre 2011 et 2021, la proportion de Britanniques âgés de 16 à 24 ans n’ayant pas consommé une seule boisson alcoolisée au cours de l’année écoulée a doublé, passant de 19 % à 38 %. Une autre enquête, menée auprès d’enfants âgés de 11 à 15 ans, a révélé qu’en 2021, 60 % d’entre eux n’avaient même jamais goûté à une boisson (contre 39 % vingt ans plus tôt).
Pas étonnant, donc que les lieux de perdition boîtes de nuit soient en difficulté.
Les excès de jeunesse, un truc de vieux?
Et cette tendance à la sobriété chez les jeunes se vérifie dans une grande partie du monde riche. En 2024, la consommation de drogues illicites chez les adolescents a atteint un niveau historiquement bas aux États-Unis, selon une enquête nationale publiée le 17 décembre par l’université du Michigan. La consommation d’alcool a également diminué. Les chercheurs ont constaté que même la consommation de cannabis diminue rapidement chez les jeunes, bien que l’herbe ait été légalisée dans près de la moitié des États au cours de la dernière décennie.
Les enquêtes européennes révèlent également une baisse continue de la consommation de drogues et d’alcool.
Pourquoi les célèbres « excès de jeunesse » sont-ils en train de disparaître? Il n’y a pas d’explication unique. Les enfants sont plus étroitement surveillés que par le passé et une plus grande proportion de jeunes adultes sont issus de cultures immigrées plus abstinentes.
Les contrôles d’âge dans les bars sont plus fréquents, Netflix et Fortnite coûtent moins cher qu’une 33, et les applications de rencontres sont préférables à la recherche de l’amour sur les sols collants d’un bar aux relents de bière et de désespoir.
Résultat, la tendance à l’assagissement est claire et semble devoir durer. Sauf pour la génération de leurs parents, qui continuent à prendre plaisir dans l’excès. Santé?
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