Isabelle Willot

Je m’aime, moi non plus

On se doutait bien qu’elles n’en resteraient pas là. Après avoir fait la peau du «summer body» l’an dernier, Les Coquettes, ces trois jeunes femmes qui n’ont pas leur pareil pour balancer sourire aux lèvres des couplets trash sur un air candide de ukulélé, s’en sont prises cette fois à toutes ces petites choses que les femmes – plus que les hommes il faut bien le reconnaître – s’infligent avant de partir en vacances. Pour le plus grand plaisir de leurs 69 000 abonnés sur Instagram.

Les injonctions au corps parfait – comprenez musclé, épilé, bronzé, découvert mais pas trop – qui reviennent chaque été semblent donc résister à la vague du body positivisme popularisée par les réseaux sociaux depuis une dizaine d’années. Ce mouvement, né aux Etats-Unis et qui vise à normaliser tous les «défauts» pointés par une société biberonnée au patriarcat, a même fini par devenir un argument marketing pour de nombreux acteurs de la mode et de la beauté. Un comble pour un courant désireux de libérer les femmes de l’obligation de paraître et de plaire à tout prix.

Le body positivisme qui vise à normaliser tous les «défauts» pointés par une société biberonnée au patriarcat, a même fini par devenir un argument marketing pour de nombreux acteurs de la mode et de la beauté.

On peut se demander d’ailleurs si ce nouveau mantra, qui consiste à s’aimer quoi qu’il en coûte, ne s’apparenterait pas aussi à une forme de pression insidieuse.

Si l’on n’est pas totalement à l’aise avec son corps – et l’on sait que la mésestime de soi ne s’efface pas par magie –, se retrouver face à des figures militantes, capables de s’assumer sans complexes, ne devrait en aucune manière nous faire culpabiliser. C’est d’ailleurs au nom de ce droit à trouver leurs cuisses trop rondes, leur ventre trop replet ou leurs jambes pas assez fuselées que certaines d’entre nous ont eu envie de tester des soins corps aux promesses alléchantes et d’en partager avec vous l’expérience – pas toujours agréable d’ailleurs – et les résultats. Un choix qui n’appartient qu’à elles.

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