Fanny Bouvry

L’éco-anxiété s’invite dans la cour des petits

Fanny Bouvry Journaliste

Cela fait quoi d’être une activiste, toujours sous les feux de la rampe et soumise aux critiques? «C’est très difficile», répondait Greta Thunberg à Léa Salamé, lors d’une interview accordée à France Inter fin octobre. Passée par les ondes pour annoncer la sortie de son Grand livre du climat, celle qui à 15 ans devint malgré elle la porte-parole des ados engagés a en réalité failli perdre pied plus d’une fois. C’est ce qu’elle confiait récemment à nos confrères du journal Le Monde: «Régulièrement, je devais mettre un coup de frein au bout de quelques mois. Je ne sais pas si j’ai déjà dépassé ma limite, c’est parfois compliqué d’y voir clair.» Dans une vidéo publiée sur les réseaux à la rentrée, la presque vingtenaire lançait également un cri d’alerte quant à la santé mentale des militants comme elle: «Si votre espoir repose sur des jeunes au bord du burn-out qui s’occupent du climat après les cours… alors il n’y a plus beaucoup d’espoir», taclait-elle. Et à juste titre, car l’éco-anxiété touche de plein fouet les générations montantes, jusque dans les cours de récré en primaires. «Je parle beaucoup d’environnement avec mes copines. Mais ça finit par nous stresser parce qu’aucune n’a de solution… Alors j’essaye de ne plus trop en discuter», nous avoue Shaana-Dea, 12 ans, dans ce magazine. Multipliant les gestes quotidiens et excédés par l’immobilisme persistant, ces enfants qui voient leur futur en noir méritent qu’on les écoute, et surtout qu’on se bouge vraiment. Ne fût-ce que pour leur montrer qu’ils ne sont pas seuls à affronter le loup. Le bouquin de Greta, qui compile l’avis de 100 personnalités et experts, est en librairie… C’est peut-être un bon début?

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