Le syndrome de la gentille fille, quand vouloir bien faire fait mal

syndrome de la gentille fille
Le syndrome de la gentille fille DR Getty Images
Kathleen Wuyard-Jadot
Kathleen Wuyard-Jadot Journaliste

Vous tentez tout pour faire le bien autour de vous, et pourtant, vous vous sentez (très) mal? Peut-être souffrez-vous du syndrome de la gentille fille.

Soit, ainsi que l’explique la plateforme Psychologue.net, une affliction qui ne discrimine pas entre les sexes mais désigne plutôt les personnes « qui ont des comportements accommodants et essayent au mieux de s’adapter aux demandes externes (surtout venant de leur famille), quitte à éclipser leurs propres désirs, parce qu’ils donnent plus de valeur aux besoins des autres ». Voilà pour la définition du syndrome de la gentille fille.

⁣Un syndrome qui s’accompagne de deux émotions aussi dominantes que douloureuses, soit l’anxiété et la culpabilité. Une anxiété qui dépend directement des réactions de l’entourage, et attribue les humeurs des proches, surtout lorsque ceux-ci semblent plus distants ou boudeurs, à son propre comportement: peut-être que je n’en ai pas fait assez, que j’aurais pu être plus à ses côtés,… Et Psychologue.net de souligner que « l’anxiété est également liée à la frustration, souvent inconsciente, d’agir en fonction d’autrui et non de soi. Il n’est pas rare que des crises de panique en résultent ». Quant à la culpabilité, elle arrive dès que la personne ose accorder plus d’importance à ses besoins et à ses envies qu’à ceux des autres. Mais comment devient-on prisonnier du syndrome de la gentille fille et de sa quête aussi éternelle qu’illusoire d’apporter aux autres un bonheur dont ils sont les premiers responsables?

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Comprendre ses besoins sans les juger

« En général, ce sont des personnes qui ont appris trois choses au cours de leur vie » détaillent les professionnels de cette plateforme dédiée à la santé mentale. Soit, concrètement:

  1. Réfréner toute volonté d’exprimer une dissidence ou de la colère.
  2. Considérer les autres comme des « juges impartiaux » dont l’opinion est plus fiable que la sienne. Ce qu’ils disent est plus vrai que ce qu’on ressent.
  3. Ne pas accepter l’idée que quelqu’un d’autre puisse avoir une mauvaise opinion de nous.

La première étape pour se défaire de ce comportement souvent ancré dès l’enfance? « Reconnaître comment on nourrit la dynamique sans s’en rendre compte à son détriment. L’objectif est de sortir de la situation d’impuissance et d’entrer dans la logique du changement de stratégie » conseille Psychologue.net. Qui prévient que l’étape la plus compliquée du processus est de parvenir  à comprendre ses besoins sans le filtre du jugement, avant de pouvoir apprendre à exprimer la dissidence de manière efficace et constructive. Pour être enfin libre? Sur le compte Instagram de la plateforme, qui rassemble plus de 500.000 abonnés, les commentaires peignent le portrait de personnes qui, de leur propre aveu, ont « voulu combler les carences de nos propres parents et (ont) donc adopté un « faux self » », et sur le passage desquels il vaut mieux ne pas se trouver « le jour où ils explosent ».

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Même si le nom de syndrome de la gentille fille peut en lui-même être source de conflit. Ainsi que le souligne une commentatrice, « la gentillesse est une grande qualité. Parler de syndrome c’est pathologiser une aptitude humaine qui fait défaut à beaucoup de gens. Allons-nous parler du spectre de l’amitié bientôt ? Je ne suis vraiment pas d’accord avec cette manière de pervertir ce mot. En revanche, ce que vous écrivez comme comportement existe tout à fait. Et c’est plutôt une suradaptation, un accommodement excessif aux autres, une dépendance affective ». À méditer…

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