L’empathie permettrait de mieux interpréter les émotions animales

© Wade Austin Ellis/Unsplash

Accueillir un animal de compagnie n’est pas une chose aisée : il faut veiller à ce qu’il soit en bonne santé mais aussi heureux. Des scientifiques danois et suisses affirment que l’empathie est une qualité précieuse pour les propriétaires d’animaux puisqu’elle les aide à mieux comprendre leur boule de poils.

Pour arriver à cette conclusion, une équipe de chercheurs de l’université de Copenhague et de l’école polytechnique fédérale de Zurich a fait écouter les sons de six mammifères différents à 1024 personnes originaires de 48 pays. Des enregistrements de chèvres, bovins, chevaux (domestiques et de Przewalski), porcs et sangliers ont été diffusés aux participants de l’étude, ainsi que des sons produits par des acteurs humains. Le but : déterminer s’ils étaient capables de reconnaître quand l’animal était excité, triste ou encore nerveux. 

Identifier les émotions chez les animaux grâce aux sons

Les scientifiques ont également demandé aux répondants de leur fournir des informations sur leur âge, leur genre et leur niveau d’études, ainsi que de réaliser un test d’empathie afin de savoir si ces facteurs avaient une incidence sur leur capacité à identifier les émotions chez les animaux. Il semblerait que ce soit le cas. « Nos résultats montrent que, sur la base des sons, nous, les humains, pouvons déterminer si un animal est stressé (ou excité) et s’il exprime des émotions positives ou négatives », affirme dans un communiqué Elodie Briefer, biologiste à l’école polytechnique fédérale de Zurich et co-autrice de l’étude.

Dans le détail, les participants étaient, en moyenne, capables d’identifier un état d’excitation chez les différents mammifères inclus dans l’étude dans 54,1% des cas. Ils avaient légèrement plus de facilité à reconnaître la valence d’une émotion, c’est-à-dire si elle est positive ou négative (55,3% des cas). 

Mais certains facteurs les rendraient encore plus à même d’interpréter correctement les sons produits par des mammifères, estiment les auteurs de cette étude, récemment parue dans le journal Royal Society Open Science. L’empathie est l’un d’entre eux. En d’autres termes, un individu faisant preuve de compassion vis-à-vis de ses pairs aura tendance à être plus à l’écoute d’un animal, et donc à mieux comprendre son état émotionnel.

Des similitudes entre les humains et les animaux

L’âge semble également jouer un rôle important : les chercheurs ont constaté que les individus entre 20 et 29 ans identifiaient mieux les émotions chez les animaux. Une aptitude dont semblent dépourvus les moins de 20 ans, et qui devient moins marquée avec l’âge. 

Pour Elodie Briefer, les résultats de cette étude montrent qu’il existe bien plus de similitudes entre les humains et les animaux qu’on pourrait le penser. « De nos jours, le bien-être animal est défini par la vie émotionnelle des animaux. Par conséquent, les nouvelles connaissances fournies par cette étude sont importantes pour la recherche fondamentale et appliquée », souligne-t-elle. « D’une part, elles permettent de mieux comprendre les émotions des animaux, et d’autre part, elles ouvrent des perspectives pour améliorer cette même compréhension ».

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