VRAI/FAUX | Le temps passe-t-il plus vite quand on vieillit?

Le temps passe-t-il plus vite quand on vieillit? Canva
Le temps passe-t-il plus vite quand on vieillit? Canva
Kathleen Wuyard-Jadot
Kathleen Wuyard-Jadot Journaliste

Là où, enfant, les étés (ou les dimanches) semblaient s’étirer éternellement, depuis le passage de la majorité et l’enchaînement des années, le temps paraît vous filer entre les doigts à un rythme toujours plus effréné. Mais passe-t-il vraiment plus vite quand on vieillit, ou n’est-ce qu’une illusion?

Enfant, vos étés duraient, selon vos estimations, environ mille ans, et l’année s’étirait avec une langueur insolente entre le premier septembre et le trente juin, les deux dates étant, elles aussi, séparées d’un bon millénaire. Désormais, vous vous réveillez un matin de janvier, puis vous allez vous coucher deux ou trois fois et « magie », vous êtes déjà fin août.

Sans parler des périodes de vacances, sitôt commencées qu’il est déjà temps de remballer les valises, ou des weekends, qui disparaissent en un claquement de doigts. S’il n’y avait que vous, vous finiriez par vous inquiéter pour vos capacités cognitives, mais tous les adultes à qui vous en parlez font le même constat: le temps file toujours plus vite. Hystérie collective ou réalité? On a tenté de déterminer si le temps passait (vraiment) plus rapidement quand on vieillissait.

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Un phénomène répandu

Commençons par l’évidence, quitte à divulgâcher le reste de cette investigation: non, le temps ne passe pas plus vite quand on vieillit, ce qui est rassurant puisque si c’était le cas, cela sous-entendrait l’existence d’une faille dans l’espace-temps où seules les personnes âgées de 30 ans et plus peuvent s’engouffrer.

Ce qui est avéré, par contre, c’est que plus les années passent, plus la perception du temps qui passe se modifie. Et il existe plusieurs explications tout ce qu’il y a de plus rationnelles à ce phénomène. À commencer, justement, par la manière dont on utilise le temps dont on dispose.

Une question de perception

Plus on est jeune, et particulièrement lorsqu’on est enfant, plus on vit de nouvelles expériences. Le premier jour à l’école, les premières vacances en avion, la première soirée, le premier baiser… C’est cet élément de nouveauté et de renouvellement permanent qui contribue à donner une perception du temps différente de celle qu’on a lorsqu’on est en pleine routine métro-boulot-dodo et que les jours se suivent, se ressemblent, et donc, finissent par se confondre.

Proportionnellement, lorsqu’on est (très) jeune, le temps a également une autre image: pour quelqu’un dont l’âge se compte encore à l’aide d’un seul chiffre, un an représente un quart, un cinquième ou un huitième du temps qu’il ou elle a passé sur terre. Quand les années se comptent en décennies, forcément, on les aborde différemment, que ce soit au moment de souffler ses bougies ou bien d’appréhender les années.

Toujours le temps qui court?

Mais tout n’est pas qu’une question de perception, forcément subjective: des éléments physiques contribueraient également au phénomène. D’après Adrian Bejan, un professeur en génie mécanique à l’Université Duke qui s’est intéressé au sujet et a publié ses trouvailles dans la revue European Review, notre perception du temps serait liée au nombre d’images mentales que notre cerveau est capable de traiter et d’organiser. Or cette capacité diminue avec les années, ce ralentissement de la vitesse de traitement des images contribuant, paradoxalement, à donner l’impression que le temps passe plus vite.

En outre, le processus peut également être affecté par la fatigue, susceptible de ralentir les saccades oculaires, lesquelles sont responsables de la transmission des images au cerveau. Moins on est reposé, plus les saccades sont lentes, raison pour laquelle de jeunes parents ou des employés débordés peuvent avoir parfois l’impression que des semaines entières sont passées en un clignement d’oeil. Cela peut sembler antinomique, mais pour avoir l’impression que le temps passe à un rythme qui permet de plus en profiter, il faudrait donc en passer une partie à dormir, ou du moins, se reposer.

Conclusion
Non, le temps ne passe pas plus vite. Par contre, une série de phénomènes physiques et subconscients influencent la perception qu’on a de ce dernier, et peuvent donner l’impression qu’il s’accélère avec les années.

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