Les succès du sport féminin belge en 2022

Kathleen Wuyard

Triomphe des Belgian Cats en basket, Euro féminin de football suivi en masse, nouvelle consécration pour Nafissatou Thiam… 2022 fut un millésime réjouissant pour les sportives.

Née à Brasschaat en 1988, Janice Cayman, la capitaine de nos Red Flames, n’aurait jamais osé rêver faire du foot son métier. Deux fois Soulier d’or, l’attaquante de l’Olympique lyonnais (avec qui elle a remporté la Ligue des Champions cette année) se réjouit de l’essor du sport féminin, mais rappelle que la partie n’est pas encore gagnée.

«Cela va de mieux en mieux pour les sportives. La médiatisation du sport féminin et l’attention qui en découle ne font qu’augmenter depuis quelques années, et 2022 aura vraiment été un grand cru. Avoir des stades entiers remplis lors de l’Euro (NDLR: qui a eu lieu du 6 au 31 juillet) était aussi inattendu que réjouissant, d’autant que c’est un cercle vertueux: plus on s’entraîne, plus le niveau augmente, plus on reçoit d’attention (et donc de sponsors) et plus on peut s’entraîner. Malheureusement, on est encore loin d’atteindre la parité entre les sportifs, surtout dans le secteur du foot.

Bien sûr qu’on commence toutes à taper le ballon parce qu’on adore ça, et pas pour l’argent, mais ce serait vraiment bien que tous les athlètes professionnels puissent vivre de leur sport, quel que soit leur sexe. Ce n’est pas encore le cas en Belgique: de nombreuses footballeuses professionnelles doivent travailler sur le côté, ce qui n’est pas le cas chez les hommes, mais la situation est doucement en train de changer.

« Je suis mitigée par rapport à cette Coupe du monde 2022: chaque pays a le droit d’avoir sa propre culture, mais il y a des droits basiques qui doivent être garantis. »

Pour ma part, je ne vis du foot que depuis mon transfert à Montpellier: avant ça, j’ai joué pendant dix ans au haut niveau tout en jonglant avec une situation financière précaire sur le côté. C’est un des périls du sport féminin avec les remarques sexistes, même si chez nous, on a la chance que les mentalités évoluent. En règle générale, il y a une ambiance plus familiale lors des matchs de foot féminin. Les gens qui viennent nous voir jouer sont là pour le sport, et on n’assiste pas à ces scènes de violence (NDLR: comme à Bruxelles ou à Liège) qui ont émaillé la Coupe du monde.

Je suis mitigée par rapport à cette édition 2022: je n’y suis pas, donc je ne peux pas juger de ce qui se passe sur place, et chaque pays a le droit d’avoir sa propre culture, mais il y a des droits basiques qui doivent être garantis. Le football est un sport incroyablement enrichissant, qui permet de rencontrer des gens venus d’horizons complètement différents, et c’est important de préserver cette diversité. La Belgique devrait l’encourager en lançant un championnat féminin semblable à celui qui se joue chez les hommes.»

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