Rififi juridique chez les Guerlain, une des plus grosses fortunes de France

Christina Kragh Michelsen, la compagne de Jean Paul Guerlain, en 2004

La compagne de Jean-Paul Guerlain a accusé lundi devant un tribunal français le fils du célèbre parfumeur de lui mener une « guerre de harcèlement » et de l’avoir menacée à plusieurs reprises.

Stéphane Guerlain, fils unique de Jean-Paul Guerlain, était cité par Christina Kragh Michelsen, la compagne de son père, devant le tribunal correctionnel de Versailles, près de Paris. Absent, le prévenu était représenté par son avocat.

Cette audience est un nouvel épisode judiciaire de la bataille que se livrent Mme Kragh, Franco-Danoise de 64 ans qui vit en concubinage depuis 2005 avec le parfumeur – une des plus grosses fortunes de France – aujourd’hui atteint de la maladie d’Alzheimer, et Stéphane Guerlain, tuteur de son père.

Mme Kragh avait été relaxée, à l’automne dernier, à l’issue d’un procès pour « délaissement d’une personne incapable de se protéger », en l’occurrence Jean-Paul Guerlain, 85 ans. Le parquet a fait appel.

Pour l’avocat de Mme Kragh, Stéphane Guerlain est mû par sa haine envers sa cliente et souhaite la « faire craquer » en lui menant « une guerre de harcèlement permanent ».

Quand Stéphane Guerlain « arrive dans la maison, il me suit partout », a affirmé à la barre Christina Kragh, il prend des décisions unilatérales comme « couper le chauffage » dans leur propriété des Yvelines, en banlieue parisienne.

Mme Kragh n’a aucun « intérêt financier » à rester avec Guerlain père, mais le fait « par amour », assure son avocat Frédéric Belot. Elle a « perdu le sommeil, beaucoup de poids » et souffre « de troubles psychologiques ». Trois femmes ont témoigné en sa faveur. Des témoignages contestés par la défense de Stéphane Guerlain, « un homme extrêmement fatigué qui essaie depuis 10 ans de veiller à la protection des intérêts de son père », plaide son conseil, Olivier Combe.

Le tribunal a écouté un enregistrement dans lequel Stéphane Guerlain, avocat, qualifie Mme Kragh de « garce », d' »ordure » et la menace, selon elle, de « lui mettre la tête dans une meule de foin ».

« Dans une meule de foin… est-ce une menace de mort ? », a ironisé M. Combe.

Mme Kragh demande 70.000 euros pour préjudice moral. 

Le parquet n’a pas suivi la plaignante, relevant que plusieurs faits étaient prescrits ou non étayés et que le harcèlement moral aggravé était, dans cette affaire, « très compliqué à caractériser ».

Le tribunal rendra sa décision vendredi.

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