A Montréal, on patine dans son jardin

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« On est dans notre bulle familiale, on respecte les règles et on s’amuse en même temps », se félicite Félix Rhéaume, patins aux pieds, crosse à la main, prêt à taper la « rondelle » (palet de hockey) sur sa patinoire privée à Montréal.

Comme ce père de famille, ils sont de plus en plus nombreux au Québec à avoir construit une patinoire extérieure dans leur cour ou leur jardin en raison du coronavirus.

Elle leur permet de patiner ou de jouer au hockey, le sport national au Canada, mais aussi d’éviter les contacts dans la province francophone durement touchée par la pandémie.

A Montréal, on patine dans son jardin
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Le nombre de patinoires familiales a quasiment doublé depuis la pandémie: le Québec en compte actuellement près de 1.560, contre 798 en février 2020, selon le recensement d’un Québécois, Stéphane Kirouac, passionné par le sujet.

Ce professeur d’électronique de 56 ans administre depuis 2003 un site internet baptisé « Construire une patinoire extérieure, c’est facile… ».

« Avec la pandémie, c’est exponentiel! », s’extasie M. Kirouac. « Le tiers de ces personnes ont zéro expérience » dans le domaine, précise-t-il.

La communauté de passionnés grossit elle aussi: son groupe Facebook, dans lequel sont partagés photos et conseils, comptait 800 membres en septembre, contre plus de 7.000 actuellement.

A Montréal, on patine dans son jardin
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Les amateurs peuvent fabriquer leur patinoire directement sur le gazon ou sur des bandes de toile encadrées de planches. Il suffit alors d’ajouter de l’eau pour créer une « mini-piscine », qui gèlera après plusieurs jours.

« C’est la première année qu’on fait ça », souligne Félix Rhéaume, 35 ans. « C’est assez simple, ça se fait en une demi-journée », explique-t-il. Il estime le coût de sa patinoire de 6 mètres sur 4 à environ 250 dollars canadiens (160 euros).

-« Trop bondé »-

Avec trois enfants à la maison, Félix Rhéaume a été séduit par la simplicité de cette activité extérieure située à quelques mètres de son domicile où il est en télétravail.

« Ca nous permettait d’avoir une activité avec les filles, pour sortir, prendre l’air un petit peu et bouger dans le respect du confinement et des règles » sanitaires, explique-t-il.

Casque rose sur la tête, sa plus jeune fille de 3 ans donne quelques coups de patins maladroits avant de tomber sur les fesses en riant, sous le regard bienveillant de ses deux soeurs de 11 et 12 ans.

A Montréal, on patine dans son jardin
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Les trois filles fréquentent désormais la patinoire privée deux fois par semaine, alors qu’avant elles ne patinaient qu’occasionnellement.

« Avec le contexte de la Covid, ça change la donne aussi: on ne veut pas aller dans un endroit où c’est trop bondé, comme ça peut l’être parfois au parc, dans une patinoire publique », dit-il.

« C’était vraiment le meilleur moment pour le faire », abonde Simon Bédard évoquant un « hiver différent des autres » en raison de la pandémie. Ce passionné de hockey de 28 ans a construit avec l’aide de ses voisins sa première patinoire en décembre.

A Montréal, on patine dans son jardin
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Elle est devenue un lieu de rencontres, surtout les week-ends.

« En temps normal, je ne pense pas qu’on aurait pensé à ça », explique le jeune homme.

« Définitivement, j’ai l’intention de répéter l’expérience l’année prochaine », sourit de son côté Félix Rhéaume, ravi que l’enthousiasme de sa famille n’ait pas fondu comme neige au soleil.

ast/et/dax/ahe

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