Les Galeries royales Saint-Hubert, emblématiques de Bruxelles, fêtent leurs 175 ans

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Les Galeries royales Saint-Hubert soufflent leurs 175 bougies. Pour l’occasion, une exposition retrace l’histoire de ce joyau unique du patrimoine bruxellois à travers sa construction, ses boutiques, ses lieux culturels et ses habitants. Elle prendra place au sous-sol du cinéma Galeries à partir de la mi-décembre.

En ce mois d’hiver, un flot de passants, en quête d’un chocolat chaud, d’un livre ou d’un cadeau à offrir en fin d’année, arpentent les dalles noires et légèrement glissantes des galeries. Au-dessus d’eux flottent deux nuages blancs, visibles derrière la verrière surplombant les allées. Partout, le marbre et les dorures clinquantes se mêlent à la déco festive. « 

C’est l’un des endroits les plus fréquentés de Bruxelles. Chaque année, plus de 6 millions de personnes empruntent ce passage dont l’histoire remonte au XIXe siècle », nous explique Rosario Canavate, guide-conférencière, à quelques jours de l’ouverture de l’expo, les yeux brillants comme des guirlandes. « Le projet est né en 1837, mais il faudra attendre 1846 pour que la première pierre de cet édifice soit posée. Ensuite, le chantier ira très vite: 13 mois à peine.

L’inauguration officielle se tiendra le 20 juin 1847 en présence de Léopold I ».

Au total, un complexe de 3 galeries verra le jour, sous l’impulsion de l’architecte Jean-Pierre Cluysenaar: la Galerie du Roi, la Galerie de la Reine et la Galerie des Princes, toutes construites sur le modèle des passages couverts en France. Longues de plus de 200 mètres et hautes de 19 mètres, ces galeries relèvent d’une innovation spectaculaire pour l’époque, notamment grâce au travail du métal et du verre sur la verrière. Dès 1850, peu de temps après leur construction, elles deviendront rapidement la promenade favorite et le lieu à la mode, fréquenté par les artistes et les intellectuels de tous bords.

« On venait s’y promener, découvrir les dernières nouvelles pièces de théâtre, les tendances de mode. L’intelligentsia, tant belge qu’européenne, se retrouvait notamment au Café de la Renaissance qui accueillait le Cercle artistique et littéraire. Il s’agit aujourd’hui de la Taverne du Passage, brasserie bruxelloise bien connue qui accueille toujours de nombreuses personnalités », peut-on lire sur le site de l’institution. « Il n’était pas rare d’y croiser alors Baudelaire, Dumas, Apollinaire ou Verlaine qui achètera d’ailleurs dans la Galerie de la Reine l’arme qui servira à tirer sur Rimbaud », précise Rosario Canavate.

L’expo relate toutes ces petites histoires qui font la grande histoire de ce lieu iconique à Bruxelles, à travers quelque 150 documents (plans, photos récentes et anciennes, œuvres d’art). Elle ouvrira ses portes, gratuitement, au public du 15 décembre 2022 au 30 juin 2023. Un livre a également été publié dans le cadre de cet anniversaire, il s’intitule « Galeries Royales Saint-Hubert, Stars des Galeries, Galeries des Stars », de Paul Grosjean.

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