Berlin, une destination clubbing très rentable

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Près d’un quart des touristes se rendant à Berlin déclarent y aller pour « clubber »,une industrie de la fête qui a généré en 2017 près de 1,5 milliard d’euros de recettes pour la capitale allemande, selon une étude publiée jeudi.

Les établissements de nuit berlinois ont généré en 2017 un chiffre d’affaires brut de 168 millions d’euros, selon l’étude menée par le cabinet Goldmedia, en partenariat avec la municipalité de Berlin et pour le compte de la Clubcommission, le syndicat représentant les intérêts des clubs berlinois.

Mais les « retombées économiques » pour la ville de Berlin ont été chiffrées à 1,48 milliard d’euros, dépensés en transports, restauration et l’hôtellerie. Les touristes venus y passer le week-end pour clubber dépensent en moyenne 205 euros par jour. « L’industrie principale de Berlin reste sa scène créative, et les clubs en sont l’un des plus importants piliers », fait valoir Lutz Leichsenring, porte-parole de la Clubcommission cité par l’agence DPA.

Berlin confirme ainsi sa place de destination phare pour les « easyjet-setteurs », ces jeunes touristes qui se déplacent en Europe pour y faire la fête. Le public des clubs berlinois, dont la moyenne d’âge est de 30,2 ans, est ainsi constitué au quart de touristes.

Club underground de Friedrischain à Berlin
Club underground de Friedrischain à Berlin © iStock

La musique la plus jouée lors des 57.830 événements organisés à travers les 280 clubs actifs de Berlin est la « House », suivie des musiques alternatives (Indie Rock et Pop). La musique techno n’arrive qu’en troisième position sur les platines des DJ berlinois.

Environ 60% des recettes des clubs viennent de la vente de boissons ou de nourriture, 21% du prix de l’entrée. Quant à la drogue, très prisée dans ces fêtes qui durent souvent du vendredi au lundi matin, la Clubcommission martèle que les clubs n’en vendent pas.

L’industrie des boîtes de nuit berlinoises emploie quelque 9.000 personnes, moins de la moitié avec un contrat très précaire de « minijob », une spécificité du marché allemand de l’emploi qui limite à 450 euros le salaire mensuel.

Le Parlement de la ville-Etat de Berlin avait approuvé en 2018 le déblocage d’une première enveloppe d’un million d’euros pour aider les clubs à s’isoler acoustiquement et à engager du personnel pour calmer les esprits, un effort conséquent pour cette administration lourdement endettée.

Par ailleurs, les clubs berlinois se battent avec le fisc pour faire reconnaître leurs droits à bénéficier d’une TVA « des artistes », soit 7% au lieu des 19% imposés aux bars et restaurants.

En 2016, le Berghain, temple mondial de la techno, avait remporté une première victoire sur cette revendication.

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