Visiter le Japon n’a jamais été meilleur marché et les touristes en profitent

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Visiter le Japon n'a jamais coûté moins cher - Canva

Le Japon à prix imbattables… pour les touristes. L’archipel voit déferler un nombre record de touristes étrangers, dont la consommation est dopée par l’actuelle faiblesse du yen, tombé lundi à des plus bas face au dollar et à l’euro.

« J’ai acheté trois paires de chaussures, ce que je ne fais absolument jamais. Ca valait vraiment le coup à cause du taux de change », se réjouit Katia Lelièvre, une touriste française de 36 ans interrogée par l’AFP dans le quartier touristique d’Asakusa, à Tokyo. « J’étais venue au Japon il y a cinq ou six ans et je me souviens que les prix étaient nettement plus élevés qu’aujourd’hui, en particulier pour les cosmétiques et les vêtements », abonde Dominique Stabile, une touriste italienne. Qui confie avoir dépensé beaucoup d’argent pour déguster la cuisine japonaise, qui est aussi « très bon marché. J’ai essayé tout ce que je voulais. »

« La faiblesse du yen joue » clairement dans le volume de dépenses des touristes, pense Saori Iida, vendeuse dans un magasin de kimonos d’occasion du quartier. « Beaucoup de gens font le calcul et en voyant l’équivalent dans la monnaie de leur pays disent: ah tiens je vais prendre ça aussi ». « Hier, on a quelqu’un qui a acheté 15 kimonos », note-t-elle.

Yuki Suzuki, vendeuse dans un magasin voisin proposant des couteaux japonais, dit voir « désormais davantage de clients qui achètent un peu plus », faisant par exemple l’acquisition de séries de lames réalisées par un même artisan au lieu d’une pièce. L’archipel nippon a accueilli en mars quelque 3,1 millions de visiteurs étrangers selon l’Office national du tourisme japonais (JNTO), un record absolu sur un mois, notamment attribué à la saison de la floraison des cerisiers et au taux de change avantageux.

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Le Japon bon marché… pour les étrangers

Et les dépenses moyennes par personne des touristes étrangers au Japon ont augmenté entre janvier et mars dernier de 52% comparé à la même période en 2019, l’année de référence pré-pandémie. Un bol de nouilles ramen à 1.000 yens revenait alors à 8 euros, contre 5,8 euros en début de semaine. Et une montre de luxe qui se chiffrait à l’équivalent de 5.600 euros en 2019 ne vaut « plus » qu’environ 4.000 euros, les touristes pouvant en outre bénéficier d’une détaxe en présentant leur passeport. Selon des statistiques de l’Agence japonaise du tourisme, les vacanciers australiens sont les plus dépensiers, suivis des Britanniques et des Espagnols.

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Et si la situation fait le bonheur des commerçants, elle pèse en revanche sur la consommation des ménages nippons, en recul constant depuis mars 2023, alors que les Japonais voient leur pouvoir d’achat fragilisé par l’inflation et la faiblesse du yen, liée au décalage entre la politique monétaire accommodante du Japon et celles observées aux Etats-Unis ou en Europe. Des médias japonais se sont aussi récemment étonnés de l’ouverture de nouveaux restaurants pratiquant des prix résolument adressés aux touristes, prohibitifs pour un salaire japonais en yens.

« Délier les bourses » des touristes

Même au-delà des effets de change, « pour de nombreux touristes, les produits et services japonais au Japon peuvent sembler peu coûteux, en particulier pour la qualité qu’ils peuvent recevoir » en échange, estime Akiko Kohsaka, une économiste spécialiste du tourisme au Japan Research Institute. Mais le yen bon marché « peut être un facteur d’encouragement des dépenses », participant à « délier les bourses des gens. Par exemple, les touristes peuvent choisir de séjourner dans de meilleurs hôtels que prévu, de rester au Japon un jour de plus ou d’acheter des articles de marque », ajoute Mme Kohsaka.

La Française Katia Lelièvre, qui effectue déjà son deuxième voyage au Japon cette année, convient ainsi que « s’il n’y avait pas eu ce taux de change avantageux je ne pense pas que je serais revenue ». « Je pense que le Japon peut avoir confiance en lui en tant que destination touristique », souligne Mme Kohsaka. « Même si le yen renverse sa tendance, je ne crois pas que cela entraînera une chute brutale des dépenses des touristes », dit-elle.

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