Dans les coulisses de la rénovation du Thalys

Fanny Bouvry
Fanny Bouvry Journaliste

Le fameux train qui relie Paris à Bruxelles depuis 1995, et met en liaison la France, la Belgique, mais aussi les Pays-Bas et l’Allemagne, change de peau. Les premières rames transformées sont apparues cet été. Mais quels sont les enjeux de ce lifting ? Rencontre avec Charles Bernheim, directeur des services au sein de Thalys.

C’est à l’un de nos compatriotes, le designer Axel Enthoven, que le consortium Thalys International a confié la rénovation de ses rames. Un pari d’avenir quand on sait que les voyages sont actuellement en berne et que le secteur souffre. Charles Bernheim, le directeur des services, reste néanmoins confiant. Il est persuadé que le tourisme et les déplacements vont se redensifier prochainement. Et il rappelle que, vu le temps que prend un tel chantier, il est important de le lancer plusieurs années en amont.

Charles Bernheim, le directeur des services du Thalys Consortium
Charles Bernheim, le directeur des services du Thalys Consortium

Pourquoi avoir entamé cette rénovation de l’ensemble des rames du Thalys ?

On a des rames qui ont été rénovées en 2009, déjà en collaboration avec le designer belge Axel Enthoven. Mais il est nécessaire de repenser les intérieurs régulièrement, d’abord pour des raisons d’usure mais aussi pour les remettre dans un mode contemporain, afin qu’ils revivent encore dix à quinze ans. Nous travaillons sur ce projet de transformation depuis quelques années déjà, c’est une recherche de longue haleine.

Dans les coulisses de la rénovation du Thalys
© maxime dufour photographies

Quels en sont les enjeux ?

Nous nous devions de nous adapter à l’évolution de la demande, notamment en termes de capacité des rangements pour bagages. Mais nous voulions également ajouter des sièges. En effet, avant la Covid, nous étions confrontés à une croissance de la demande ferroviaire, et nous ne doutons pas que cela va reprendre. Pour accompagner cette croissance, nous avons ajouté à peu près 28 sièges par rame.

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© maxime dufour photographies

A terme, cela équivaudra à la création de deux rames supplémentaires. Ce qui permet aussi de transporter plus de monde en une fois, dans un souci d’écologie. Par ailleurs, l’idée était aussi d’apporter de nouvelles fonctionnalités au niveau des éclairages, avec des écrans d’informations, des places vélos, des toilettes plus modernes, un espace kiosque qui remplace l’ancien bar et s’adapte au nouveau mode de consommation des clients, ou encore des sièges repensés.

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Comment a évolué le client depuis 2009 ?

On a eu beaucoup de demandes au niveau des technologies surtout. Le voyageur désire avoir des prises de courant à disposition et des connexions USB. On a aussi un Wi-Fi très performant, qui est une des attentes premières.

Est-ce que le Thalys s’inspire aussi de ce qui se fait ailleurs pour un tel projet ?

On est des pionniers. On a par exemple été la première entreprise ferroviaire à installer du Wi-Fi sur ses trains dans les années 2005, avec un système satellitaire. Mais on a bien sûr aussi été chercher des idées ailleurs en Europe comme les écrans d’informations, le système de toilettes ou encore le système de vente automatique pour le kiosque qui vient de TGV italiens.

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Où le chantier en est-il ?

La première rame est sortie durant l’été. La chaîne industrielle commence en octobre 2021 pour s’achever début 2024. On espère retrouver le trafic d’avant la crise fin 2022 car il y a toujours une forte demande de voyages en Europe.

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