Giorgio De Chirico, ce peintre obsédé par l’inconscient

Giorgio De Chirico © AFP

Le musée CaixaForum de Madrid accueille à partir de mercredi une rétrospective consacrée à l’Italien Giorgio De Chirico appelée à voyager en Espagne, 40 ans après la disparition du grand peintre « métaphysique ».

Giorgio De Chirico, « rêve ou réalité », rassemble 143 oeuvres du peintre et écrivain mort en 1978, prêtées par la Fondation Giorgio et Isa de Chirico et une vingtaine de musées et collections privés.

Un parcours par thèmes, qui donne à voir huiles, aquarelles, dessins, lithographies et sculptures en terracotta et en bronze, explorant la fragilité de l’humain et ses questionnements.

On passe des autoportraits aux « intérieurs métaphysiques », sortes de « chambres de la pensée ». Et des mannequins sans visage évoquant un être instable qui ne tient que sur des structures en bois… aux étranges « bains » où l’eau prend la forme d’un parquet zigzaguant.

Les natures mortes -qui sont « vivantes! », insiste Mariastella Margozzi, une des commissaires de l’exposition- précèdent les gladiateurs, prétexte pour explorer l’Antiquité et ses dieux, que le peintre fréquenta en grandissant en Grèce, avant de vivre en Italie.

Ici et là, des perles tirées de collections particulières: « Le portrait de Madame L. Gartzen », peint en 1913, où l’on devine déjà des thèmes qui lui sont chers.

Cette femme au regard perçant, cheveux noirs ramassés, pose presque de profil, une main frôlant son ovale. Le personnage se détache du fond, comme dans les tableaux postérieurs. Et l’épaule est appuyée sur l’encadrement d’une fenêtre, un des symboles préférés de Chirico, qui aime explorer la dichotomie entre l’intérieur et l’extérieur. Le ciel est d’un bleu-vert profond et lourd, sa couleur fétiche.

Plus loin, des dessins préfigurent aussi l’étape métaphysique, dès 1916. « L’épouse fidèle » dessinée à Ferrare pendant la Première Guerre mondiale contient déjà des thèmes revisités pendant de longues décennies: le mannequin, posé sur une table, de dos, dans une pièce d’où l’on voit des usines.

En 1973, à 85 ans, il peint « la Muse du silence », qui reproduit presque la même scène, en couleur, avec quelques éléments ajoutés.

Giorgio de Chirico, inspirateur du mouvement surréaliste, fut un grand dessinateur qui collabora avec d’autres créateurs, comme son ami Jean Cocteau dont il illustra Mythologie, des dessins également exposés à Madrid.

L’exposition est prévue jusqu’au 18 février au CaixaForum de Madrid. Elle ira ensuite à Saragosse et à Palma de Majorque, dans l’archipel des Baléares, courant 2018.

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