La Biennale de Venise en images

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De retour après une interruption due à la pandémie, ce week-end s’ouvre la 59e édition de la Biennale de Venise, l’une des plus prestigieuses manifestations d’art au monde. 58 pays sont représentés dans des pavillons nationaux à travers 213 artistes.

La Biennale, ouverte au public du 23 avril au 27 novembre, devait initialement se tenir en 2021, mais a été reportée à cause de la pandémie de Covid-19. Cette édition, qui a pour thème « Le lait des rêves », est dirigée par Cecila Alemani, une Italienne de 45 ans qui a tenu à assurer la présence d’une majorité d’artistes femmes et non-binaires.

« Au fil des 57 éditions de la Biennale, à l’exception de la dernière, il y a eu une grande prépondérance d’artistes masculins. C’est pourquoi j’ai voulu rééquilibrer l’Histoire », a-t-elle expliqué à l’AFP. Le conflit en Ukraine n’est pas non plus oublié et elle affirme avoir apprécié la décision des représentants russes de démissionner plutôt que de « porter le fardeau de représenter la Russie à la Biennale de 2022 et avoir cette marque pour le reste de leur vie ». Les salles du pavillon russe sont donc vides. « Il n’y a pas de place pour l’art quand des civils meurent », avait alors souligné l’artiste russe Kirill Savchenkov. Les organisateurs ont par ailleurs banni les représentants officiels russes pour protester contre l’invasion en Ukraine, tandis que la délégation ukrainienne a réussi à quitter Kiev le jour où les troupes russes ont franchi la frontière. Pour Pavlo Makov, 63 ans, il était inévitable que la Russie soit exclue de la manifestation.

« Le dialogue que nous avons en ce moment avec la culture russe se tient dans un seul endroit, sur le front », tranche-t-il. Baptisée « La fontaine de l’épuisement », son installation est composée de 78 entonnoirs bleu canard disposés en triangle et dans lesquels s’écoule de l’eau qui est récoltée dans un petit bassin. Le murmure de l’eau résonne dans la pièce où trône cette oeuvre que son auteur considère comme « une métaphore de la vie contemporaine ». Les entonnoirs ont été acheminés depuis Kiev par la conservatrice Maria Lanko: elle a quitté la capitale ukrainienne quand la Russie a lancé son offensive et conduit durant six jours à travers la Roumanie, la Hongrie et l’Autriche pour arriver finalement en Italie. La jeune femme de 35 ans s’était préparée à l’éventualité d’une guerre: « Nous avons plaisanté en nous disant : +Ok, si jamais quelque chose se passe on peut mettre ces caisses dans une voiture et les faire sortir », raconte-t-elle à l’AFP. Elle a cependant laissé derrière elle l’imposante base de l’installation.

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