La glisse, où je veux comme je veux

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Selon que vous soyez célibataire ou en couple avec plusieurs enfants, sportif de bon niveau ou adepte des parcours tranquilles, plutôt pique-nique que restaurant, le choix d’une station de ski différera.

Le secteur des sports d’hiver est préoccupé. A quoi ressemblera le marché dans les années à venir ? Quel public faut-il d’ores et déjà viser ? Une chose est sûre, les adeptes de la glisse sont essentiellement des babyboomers, mais leur progéniture est moins encline à chausser les skis. Pour séduire les uns et conserver les autres, les stations tendent à se spécialiser : stations familiales, stations « jeunes », stations « détente », stations « sportives », etc. Et vous, laquelle vous correspond le plus ?

Le « all inclusive » a la cote La formule « tout compris » séduit de plus en plus. Car qu’on le veuille ou non, même si le prix n’est pas l’unique facteur pour choisir une destination de sports d’hiver, il reste une variante déterminante. Les vacances au ski sont en effet parmi les plus chers. Transport, matériel, hébergement, skipass, cours, repas, l’addition s’avère vite salée. Grâce au « all inclusive », le skieur connaît d’avance le coût de son séjour.

Le ski « family friendly »

Quelques stations ont décidé de surfer sur la demande concernant l’accueil des enfants. En Autriche, c’est notamment le cas de Serfaus-Fiss-Ladis, trois villages traditionnels qui misent tout sur leur côté family friendly. Cette station fait partie des plus importantes du pays, avec plus d’un million de journées-skieur par saison. Les touristes viennent d’Allemagne, de Suisse, du Benelux et de Grande-Bretagne, mais un quart de ces visiteurs sont des enfants ! Le secret ?

Des aires de jeux aménagées dans les villages, des espaces réservés à l’initiation des enfants aux sports de neige, une pédagogie de l’apprentissage du ski propre à la station (dénommée « accouchement sans douleur », elle laisse l’envie d’apprendre se développer chez l’enfant), une mascotte, des téléphériques dédiés aux petits et des restaurants self-services adaptés à leur taille ! La formule fonctionne plutôt bien, et la station arrive à développer des activités en période estivale aussi, du fait de sa renommée.

Ibiza à la neige

Si la formule familiale a beaucoup d’adeptes, une autre tendance, plus festive, rencontre un joli succès. La station autrichienne d’Ishgl, baptisée l' »Ibiza du Tyrol », mise tout sur un profil de client bien particulier : « les 25-55 ans, jeunes dans leur tête, au fort pouvoir d’achat et au mode de vie exalté », décrit Laurent Vannat, consultant suisse, spécialiste du secteur des sports d’hiver.

Tout reste une question de prix

Manifestement, au ski, on en revient toujours au prix. Quelle que soit la formule qu’on privilégie. Pour y voir plus clair dans les tarifs proposés, le réseau des Centres européens des consommateurs (CEC) a publié une étude comparative des skipass adultes pour une journée, dans 197 stations de 20 pays européens. Conclusion : tout dépend des pratiques ! Certaines stations offrent seulement 5 km de pistes, un peu court si vous dévalez les pentes sans appréhension depuis votre enfance… En revanche, à Gstaad, en Suisse, 825 km de poudre blanche sont prêts à vous accueillir pour glisser. Peut-être un peu trop si vous avez deux enfants débutants avec vous et que vous n’envisagez de partir que pour trois jours. Bref, le premier conseil du CEC est d’évaluer vos besoins pour choisir votre station en conséquence.

Il ressort de l’étude que l’Autriche offre une grande variété de stations de petite taille (moins de 25 km) pour des tarifs parmi les moins chers : pour 22 euros par jour, les pistes de Königsberg ou Forsteralm s’offrent à vous. Dans les stations qui présentent un domaine skiable un peu plus large, vous devriez trouver votre bonheur à moindre prix en France : aux Portes du Mont-Blanc, le skipass s’affiche à 26 euros la journée, et il revient à 32,50 euros à Peyragudes.

Enfin, si vous souhaitez vous offrir les plaisirs d’une grosse station dotée de plus de 100 km de pistes, sachez que les plus connues ne sont pas forcément les plus chères : Courchevel et les 2 Alpes sont relativement bon marché ! Etonnement, vous y skiez pour un peu moins de 40 euros la journée… contre plus de 50 euros en Suisse à Gstaad, Saas-Fee ou, la plus chère de toutes, Saint-Moritz (57 euros/ jour pour accéder aux 350 km de pistes). Les grandes stations espagnoles sont elles aussi parmi les plus chères, mais vous ferez des économies en skiant plusieurs jours et en famille, puisqu’un forfait familial de six jours (deux parents et deux enfants) coûte 840 euros à Formigal et 826 euros à Sierra Nevada, soit environ 35 euros par jour et par personne.

Toutes ces statistiques sur le prix des skipass peuvent vous aider à faire votre choix. Cependant, ne vous fiez pas qu’à elles. Pour une même qualité de prestations (nombre de remontées mécaniques, variété des pistes, taille du domaine skiable), les prix des forfaits sont comparables d’une station à une autre. De plus, le coût du forfait ne représente que 15 à 20 % du prix total de vos vacances : inutile, donc, de choisir une station parce que le skipass y est 2 euros moins cher que chez sa voisine si la chambre d’hôtel vous coûte trois fois plus ! En revanche, les familles doivent regarder quels sont les tarifs qui leurs sont proposés. Dans certaines stations, le tarif pour le deuxième enfant peut être réduit de 25 %, et le troisième peut ne rien payer du tout !

C’est donc plutôt du côté de l’hébergement qu’il faut être attentif. Laurent Vanat souligne qu’en France, l’hôtellerie est relativement chère : « On y trouve beaucoup de villages familiaux, du type Pierre et Vacances. Les hôtels sont, par rapport au nombre de touristes, plutôt rares, donc chers. Inversement, en Autriche, ils sont très nombreux, ce qui fait chuter les prix. » Le consultant insiste aussi sur la grande différence de budget selon que vous alliez le midi dans les restaurants d’altitude ou que vous mangiez votre sandwich sur les pistes. Vous l’aurez compris, si les vacances au ski sont considérées comme coûteuses, réduire la facture n’est pas impossible avec un peu d’organisation.

Franceline Beretti

Et si vous oubliiez les Alpes ?On a tendance à l’oublier mais pour skier, les Alpes ne sont pas la seule et unique destination ! Pourquoi ne pas plutôt combiner dégustation de mezzés et schuss au Liban ? Ou dévaler les pistes de Chypre ? Plus confidentiel : chausser ses skis en Nouvelle-Zélande ou au Lesotho. Plus de 70 pays disposent de stations de ski. Bref, de quoi respirer un autre air que celui des traditionnelles stations de Tignes, Val d’Isère, Avoriaz et consorts.

L’Europe de l’Est commence à séduire de plus en plus d’amateurs de glisse. Laurent Vanat, consultant suisse qui suit le marché du ski de très près prévient toutefois : « Leurs infrastructures datent souvent de l’époque soviétique, même si depuis quelques années ces stations se mettent à niveau. Quelques-unes seulement atteignent des normes internationales. » Parmi les plus prisées, le consultant cite Bansko, Borovets et Pamporovo en Bulgarie, Poiana Brasov en Roumanie, Zakopane en Pologne ou encore Kranjska Gora en Slovénie.

Le marché est-européen est malgré tout encore en phase de maturation mais dans quelques années, il pourrait attirer un nombre de plus en plus significatif de skieurs vu les prix attractifs.

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