La magnifique vallée du Zanskar en images

Chaque hiver, les habitants de certaines régions himalayennes deviennent prisonniers de leur village. Pendant de longs mois, la neige et le froid rendent les cols infranchissables et les routes impraticables. Certaines vallées isolées se retrouvent complètement coupées du monde. C'est le cas du Zanskar, dont les habitants empruntent une "route" étonnante depuis des siècles: la traversée du fleuve gelé est l'unique échappatoire de certaines populations himalayennes en hiver. Ceci dit, il ne faut pas marcher longtemps sur la glace pour constater les dégâts du dérèglement climatique. La marche sur le fleuve est aujourd'hui devenue périlleuse. Certains tronçons ont repris leur état liquide et l'escalade des parois rocheuses est parfois impossible. Une seule solution: attendre un coup de froid pour que le chemin se solidifie à nouveau. Sur cette "autoroute glacée", un villageois tirant son traîneau rempli de victuailles raconte: "Par endroits, on voit la glace craquer, on peut tomber dans les crevasses. Et on sent qu'il fait beaucoup plus chaud, on n'a même plus les yeux et les sourcils gelés en marchant." © PASCALE SURY

Région himalayenne et bouddhiste, le Ladakh indien est le petit frère du Tibet. Dans ce « pays des cols », l’altitude moyenne est de 5.300 mètres. La beauté du décor atteint son apothéose dans la magnifique vallée du Zanskar, aujourd’hui en hibernation mais à l’aube d’un changement historique.

Cette aventure permet aussi de découvrir de charmants petits hameaux. Karsha se situe à 3.800 mètres d'altitude. Le quotidien hivernal y est très rude, mais il est aussi plus paisible, puisque les travaux aux champs sont impossibles, seul le bétail demande une attention quotidienne. Partout, l'altitude fait partie intégrante d'une vie qui fonctionne au ralenti. Il nous faut grimper plusieurs heures pour atteindre le petit village de Neyraks, une autre halte typique dans la région. Les chiens, les ânes et les vaches sacrées errent ensemble dans les ruelles poussiéreuses. Les maisons de terre sont en partie enterrées dans le sol pour garder la
Cette aventure permet aussi de découvrir de charmants petits hameaux. Karsha se situe à 3.800 mètres d’altitude. Le quotidien hivernal y est très rude, mais il est aussi plus paisible, puisque les travaux aux champs sont impossibles, seul le bétail demande une attention quotidienne. Partout, l’altitude fait partie intégrante d’une vie qui fonctionne au ralenti. Il nous faut grimper plusieurs heures pour atteindre le petit village de Neyraks, une autre halte typique dans la région. Les chiens, les ânes et les vaches sacrées errent ensemble dans les ruelles poussiéreuses. Les maisons de terre sont en partie enterrées dans le sol pour garder la « chaleur ».© PASCALE SURY
Le fleuve Chadar est gelé trois mois sur l'année: en décembre, janvier et février. Cette longue marche, devenue un trekking exceptionnel pour les quelques touristes de passage, permet non seulement de prendre conscience du réchauffement, mais aussi de rencontrer l'âme profonde d'un peuple fascinant, authentique, chaleureux et humain: les Zanskarpas. Beaucoup sont éleveurs, agriculteurs ou moines bouddhistes dès le plus jeune âge.
Le fleuve Chadar est gelé trois mois sur l’année: en décembre, janvier et février. Cette longue marche, devenue un trekking exceptionnel pour les quelques touristes de passage, permet non seulement de prendre conscience du réchauffement, mais aussi de rencontrer l’âme profonde d’un peuple fascinant, authentique, chaleureux et humain: les Zanskarpas. Beaucoup sont éleveurs, agriculteurs ou moines bouddhistes dès le plus jeune âge.© PASCALE SURY
Les enfants qui vont à l'école à Leh séjournent loin de leurs familles la plupart du temps, excepté durant les vacances scolaires. Pour revenir s'amuser dans leur village, ils doivent immanquablement marcher sur le Chadar pendant plusieurs jours. Très occasionnellement, le gouvernement offre le service d'un hélicoptère. Dès le plus jeune âge, ils développent une indispensable résistance au froid. Et quand celui-ci est trop piquant, les Zanskarpas restent terrés dans leur cuisine, à quelques centimètres d'un poêle brûlant alimenté par quelques branchages et des bouses séchées.
Les enfants qui vont à l’école à Leh séjournent loin de leurs familles la plupart du temps, excepté durant les vacances scolaires. Pour revenir s’amuser dans leur village, ils doivent immanquablement marcher sur le Chadar pendant plusieurs jours. Très occasionnellement, le gouvernement offre le service d’un hélicoptère. Dès le plus jeune âge, ils développent une indispensable résistance au froid. Et quand celui-ci est trop piquant, les Zanskarpas restent terrés dans leur cuisine, à quelques centimètres d’un poêle brûlant alimenté par quelques branchages et des bouses séchées.© PASCALE SURY
Marcher sur le fleuve Zanskar, mieux connu là-bas sous le nom
Marcher sur le fleuve Zanskar, mieux connu là-bas sous le nom « Chadar » (littéralement, la « couverture » de glace), c’est serpenter à travers les canyons jusqu’au réseau routier menant à Leh, la capitale du Ladakh. Au programme: 150 km aller- retour, soit plusieurs jours de voyage pour ces hommes, ces femmes et ces enfants sous des températures allant de -15 à -35 °C. Ceci afin d’acheter des produits de première nécessité, aller à l’école, trouver un petit boulot en ville ou se rendre à l’hôpital. Un mode de vie que nous racontent les aventuriers du froid: « En hiver, il nous faut du masala, du riz ou des boîtes d’allumettes. Toutes ces choses ne sont pas disponibles au Zanskar. On va donc à Leh, où l’on en profite pour vendre notre fromage ou notre beurre de yak. » Des peuples à la croisée des chemins, entre tradition et développement. Pourtant, d’ici moins de dix ans, la longue marche du Chadar sera reléguée aux livres d’histoire…© PASCALE SURY
Tout en soignant ses yaks, Dolma Detchen nous confie:
Tout en soignant ses yaks, Dolma Detchen nous confie: « Si ce fleuve n’existait pas, nous ne serions pas connectés avec les autres régions du Ladakh. » Après des siècles d’isolement, le Zanskar voit également arriver la modernité: une route « toutes saisons », le long du fleuve, garantira bientôt l’accès au reste du monde été comme hiver. « C’est bien pour nous, mais ça va changer notre vie ici. Les gens deviennent très pressés et un peu fous, ils courent partout, tout le temps. Avant, notre vie était plus paisible, on prenait le temps de vivre et d’aller au monastère. »© PASCALE SURY
En passant par Lingshed et son magnifique monastère, l'aventure prend une tournure spirituelle. La vie religieuse y est intense, comme partout dans la vallée du Zanskar. Dans les ruelles, on se laisse bercer par des musiques bouddhistes tibétaines, tandis que le long des temples, on entend le couinement des nombreux moulins à prières qui, en tournant, produisent d'incessants
En passant par Lingshed et son magnifique monastère, l’aventure prend une tournure spirituelle. La vie religieuse y est intense, comme partout dans la vallée du Zanskar. Dans les ruelles, on se laisse bercer par des musiques bouddhistes tibétaines, tandis que le long des temples, on entend le couinement des nombreux moulins à prières qui, en tournant, produisent d’incessants « Ôm Mani Padme Um », un des plus célèbres mantras du bouddhisme. On admire aussi le claquement des drapeaux de prières qui colorent le ciel. Des guirlandes multicolores qui offrent leurs symboles au vent. Quelle sérénité, quelle beauté et quelle poésie…© PASCALE SURY

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