Les bonnes adresses à La Nouvelle-Orléans, la perle de Louisiane (en images)

Partout, et tout le temps, les musiciens animent les rues. Ici, sur la jolie Royal Street. © PHOTOS: KATRIEN HUYSENTRUYT
Katrien Huysentruyt Journaliste

La Nouvelle-Orléans vient de fêter ses 300 ans, mais rien n’y fait: elle reste éternellement jeune. Chargée d’histoire et bercée de jazz, cette fascinante cité métissée vibre au rythme de ses traditions festives et culinaires. Voici ce qu’il faut absolument y voir… et y vivre.

Dans le fameux French District ou « Vieux Carré », que sa situation en dehors des zones inondables a largement préservé des ravages de Katrina en août 2005, l’influence des colons français qui ont fondé la ville en 1718 reste perceptible. A travers les noms de rues, déjà, mais aussi via une culture résolument bourguignonne et la célébration de fêtes catholiques telles que l’incontournable Mardi gras. C’est également ici que l’on trouve le Marché Français et la cathédrale Saint-Louis, la plus ancienne église des Etats-Unis encore en activité, dont l’architecture de style colonial espagnol rappelle que la Louisiane a aussi connu une brève période de domination ibérique.

Les façades ont souvent un petit côté espagnol, souvenir de la domination ibérique.
Les façades ont souvent un petit côté espagnol, souvenir de la domination ibérique.© KATRIEN HUYSENTRUYT

Ces influences culturelles multiples se reflètent tout autant dans la gastronomie locale, où se mêlent des saveurs soul food, cajun et créole. Après le passage de l’ouragan dévastateur, cette tradition culinaire a été affinée et plus que jamais mise à l’honneur. A goûter absolument: le po’boy, une tartine (richement) garnie qui se trouve notamment sur la carte de Turkey & the Wolf, couronné meilleur restaurant des Etats-Unis, et le jambalaya, une sorte de paëlla à base de poulet et d’épices. Pour un petit-déjeuner traditionnel en mode « shrimp and grits » (crevettes et gruau) ou un beignet accompagné de café au lait, on recommande la chaîne locale The Original Cafe Du Monde. Les amateurs d’huîtres, eux, trouveront leur bonheur chez Luke, sur Saint Charles Street (9 dollars la douzaine à l’happy hour!). Enfin, pour déguster les meilleures écrevisses, rendez-vous dans les cafés populaires moins courus, comme le Three Legged Dog (400, Burgundy Street) où chacun se sert à l’envi, à condition que le couvercle du ravier puisse encore se fermer…

Jackson Square et son architecture éclectique.
Jackson Square et son architecture éclectique.© KATRIEN HUYSENTRUYT

Nettement moins touristique, le Garden District est un quartier dessiné par de spacieuses demeures entourées de splendides jardins, né de la division des plantations de la région après l’abolition de l’esclavage. Les branches des arbres et des buissons bordant les allées sont constamment drapées de colliers de perles bariolés, jetés à la ronde depuis les chars au cours de l’un ou l’autre défilé. A La Nouvelle-Orléans, toutes les occasions sont bonnes pour organiser une parade. Les plus spectaculaires sont celles des jours de fête, mais il y en a toute l’année, des fanfares annonçant à grand bruit le passage d’un cortège de mariage ou même le dernier salut musical à un éminent défunt…

Le vieux tram reliant le Business District aux rives du Mississippi.
Le vieux tram reliant le Business District aux rives du Mississippi.© KATRIEN HUYSENTRUYT

À FAIRE

St. Charles Avenue Streetcar. Cela fait plus de 150 ans que ce tramway fait l’aller-retour du Business District aux rives du Mississippi en traversant la vieille ville et ses rues bordées de majestueuses maisons de maître. La meilleure manière de se plonger dans l’ambiance unique de La Nouvelle-Orléans.

Magazine Street. Véritable ville dans la ville avec ses antiquaires, ses galeries d’art, ses petits restaurants et ses boutiques artisanales, cette artère longe le très photogénique Garden District avant d’aller rejoindre le fleuve six kilomètres en amont. Une jolie promenade au fil des styles architecturaux.

Cocktail hour. De nombreux cocktails trouvent leur origine à La Nouvelle-Orléans et peuvent encore se déguster à l’endroit qui les a vus naître. Exemples? Le French 75 chez Arnaud’s, le Sazerac au bar de l’hôtel Roosevelt, le Pimm’s Cup à la Napoleon House, le Vieux Carré au Carousel Bar de l’hôtel Monteleone… Ne fût-ce que pour leur décor, ces deux dernières adresses valent le détour.

Le jazz, ici, reste un peu comme une religion.
Le jazz, ici, reste un peu comme une religion.© KATRIEN HUYSENTRUYT

À VOIR

Jazz à gogo. Au-delà des clubs réputés tels que Maison Frenchmen (jazz, funk & brass), Preservation Hall (Dixieland), House of Blues ou The Jazz Playhouse, la musique est partout et ne coûte généralement pas un dollar. Au printemps, dès la fin de leur journée de travail, les habitants se pressent au festival Wednesday at the Square, mais aussi au French Quarter, qui propose des concerts gratuits à tous les coins de rue du centre historique. Même la boutique de vins Bacchanal accueille des musiciens dans son propre jardin.

Cool Bywater. Tout aussi éclectique mais plus bohème que le quartier voisin de Marigny, le district hipster de La Nouvelle-Orléans possède sa propre version du High Line, le parc new-yorkais suspendu aménagé sur le site d’une ancienne voie de chemin de fer. Ainsi, Crescent Park suit le cours du Mississippi sur deux kilomètres de Bywater à Marigny, où il se termine à un jet de pierre du Marché Français. Pour la pause déjeuner: la piscine du Country Club (restée « nudistes admis » jusqu’en 2014), où adorent venir papoter Beyoncé et sa soeur Solange…

Le faubourg de Bywater, réputé pour ses fresques murales et ses événements artistiques.
Le faubourg de Bywater, réputé pour ses fresques murales et ses événements artistiques.© KATRIEN HUYSENTRUYT

City Park. Cette oasis urbaine de 525 hectares, imaginée en 1854, attire chaque année des milliers de visiteurs grâce à ses chênes centenaires et ses concerts. C’est aussi ici, juste à côté du jardin botanique, que se trouve le joli New Orleans Museum of Art et son impressionnant jardin de sculptures (en accès libre).

SHOPPING

Krewe du Optic. La marque locale et glamour de lunettes – classiques ou solaires – qui séduit (notamment) la célèbre « fashion family » des Hadid.

Freda. Créée dans le village bobo de Marfa, au Texas, l’enseigne dispose désormais d’une filiale louisiannaise. Outre des bijoux, vêtements et accessoires de fabrication artisanale, on y trouve des objets vintage, des produits de beauté ou même des vinyles.

La boutique Freda, temple des bijoux et autres objets vintage.
La boutique Freda, temple des bijoux et autres objets vintage.© KATRIEN HUYSENTRUYT

So SuSu. Cette adresse propose sous un même toit les collections d’étoiles montantes du stylisme et de griffes nommées Jonathan Simkhai, Laurence Dacade, Rupert Sanderson, Saloni, Malone Souliers ou Sensi Studio.

Monomin. Une boutique à l’esprit minimaliste – des labels comme Just Female, Third Form ou AG Jeans s’y côtoient -curieusement nichée entre les antiquaires et les restaurants de Magazine Street, mais qui mérite un petit détour.

Sur le toit de l'Ace Hotel.
Sur le toit de l’Ace Hotel.© KATRIEN HUYSENTRUYT

SE SUSTENTER

Seaworthy. Un petit resto haut de gamme spécialisé dans le poisson, mais aussi idéal pour tester la tradition locale des huîtres et cocktails à l’apéritif. Les produits sont issus de la pêche durable et des eaux américaines. L’adresse est rattachée à l’Ace Hotel, un peu plus loin, qui dispose d’un bar rooftop avec piscine et d’un excellent café-restaurant, le Josephine’s.

A tester: la salade d'huîtres
A tester: la salade d’huîtres « crispy ».© KATRIEN HUYSENTRUYT

Beachbum Berry’s Latitude 29. Fasciné par la culture tiki, ce pro des cocktails s’est mis en quête des recettes les plus secrètes, voire oubliées. Résultat: une carte où figurent la crème des élixirs exotiques, mais aussi des classiques réinterprétés, le tout assorti de zakouskis ou de plats thématiques légers.

Shaya. Une cuisine israélienne mâtinée d’influences d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient, d’Europe de l’Est, de Turquie ou de Grèce, à base d’ingrédients saisonniers et locaux, et accompagnés de succulents pains pita préparés au four à bois.

Comme toute ville américaine qui se respecte, La Nouvelle-Orléans a son
Comme toute ville américaine qui se respecte, La Nouvelle-Orléans a son « downtown ».© KATRIEN HUYSENTRUYT

Vessel. Installé dans une ancienne église luthérienne datant de 1914, ce bar- restaurant mise sur une cuisine traditionnelle (très) inspirée, mais également une belle carte de vins ou de bières artisanales.

SE LOGER

The Drifter Hotel. Un motel des années 50, rénové dans un style moderniste. Ses atouts: une charmante piscine chauffée… avec boule à facettes, ou un bar lounge ultraconvivial. Les prix démocratiques compensent largement sa situation un peu décentrée dans le quartier de Mid-City.

The Drifter Hotel, échappé des fifties.
The Drifter Hotel, échappé des fifties.© KATRIEN HUYSENTRUYT

Windsor Court Hotel. Le mélange de genres y est détonant, alliant le country-chic britannique, le classique français et le charme latino-américain. Ce lieu prestigieux, qui a notamment servi de pied- à-terre aux Obama, s’impose comme un havre de paix à un jet de pierre du Vieux Quartier. Que ce soit au Polo Club Lounge, au restaurant ou à la salle de fitness avec spa, tout est raffiné. L’apothéose: la piscine chauffée installée sur le toit, qui offre une vue imprenable sur la ville.

Y ALLER

Lufthansa propose des vols Bruxelles/ La Nouvelle-Orléans à partir de 630 euros A/R.

Parole d’expat’

Les bonnes adresses à La Nouvelle-Orléans, la perle de Louisiane (en images)
© PHOTOS: KATRIEN HUYSENTRUYT

Installé à La Nouvelle-Orléans depuis plus de trente ans, Patrick Van Hoorebeek n’a jamais renié ses racines bruxelloises. La preuve: son élégant bar à vins a pour mascotte un certain… Manneken-Pis, affectueusement surnommé « PP Boy » par les locaux. « J’étais venu pour rendre visite à mon père. Mais l’endroit m’a tellement plu que je ne suis plus jamais reparti. Il y a ici une atmosphère à la fois chaleureuse et très attachante. Partout, les gens aiment boire, manger et jouer de la musique. C’est la belle vie. » Ancien représentant pour Interbrew, Patrick a d’abord travaillé dans quelques établissements horeca avant d’ouvrir sa propre adresse au coeur du French District. « L’endroit où je bossais a fermé ses portes suite au passage de Katrina. Un drame qui, quelque part, m’a permis de réaliser mon rêve. » Une manière, aussi, d’aider une ville qui avait besoin de retrouver des couleurs. En 2017, à l’âge de 64 ans, Patrick s’est même lancé dans un pari un peu fou: se présenter aux élections municipales sous le slogan « More wine, less crime » – les Américains aiment les phrases choc. « Mais on en a plus parlé dans les médias belges qu’à La Nouvelle-Orléans! Je n’ai pas eu beaucoup de voix. Cela dit, j’ai bien l’intention de me représenter en 2021… » Patrick’s Bar Vin, Hotel Mazann, 730, Bienville St. www.patricksbarvin.com

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