Même si on pouvait voyager, un tiers des destinations sont quand même fermées

Une destination sur trois dans le monde est actuellement complètement fermée aux touristes internationaux en raison de la pandémie, principalement en Asie et en Europe, a annoncé lundi l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) des Nations unies.

Vendredi le comité de concertation – qui réunit les gouvernements fédéral, des Communautés et des Régions – a décidé de prolonger jusqu’au 18 avril (avec réévaluation le 26 mars) l’interdiction des voyages non essentiels au départ et à destination de la Belgique. Ils repoussent donc l’ouverture des frontières à après les vacances de Pâques.

Une catastrophe pour les agences de voyage

« Les réservations du premier trimestre représentent normalement 36% des ventes annuelles, nous sommes cette année à 1% », souligne Anne-Sophie Snyers. « Et on ne nous présente aucun argument probant pour justifier ce nouveau report! » À ces ventes quasi inexistantes s’ajoute le problème des bons à valoir émis durant le premier confinement, entre le 20 mars et le 19 juin, et qui, un an plus tard, arrivent donc à échéance. Afin de protéger le secteur des vacances à forfait de la faillite, le gouvernement avait en effet mis en place un système de vouchers pour indemniser les voyageurs dont l’escapade avait été annulée en raison de la crise du coronavirus. Ces bons donnent droit à un remboursement si, arrivés à leur terme, ils n’ont pas été utilisés. « Nous ne pouvons pas rembourser, nous n’en avons pas les moyens », assène la secrétaire générale de l’Upav. « Nous avons demandé un prêt à l’État pour honorer ces remboursements, auxquels nous sommes légalement tenus, mais n’avons toujours pas obtenu de réponse. »

« Le gouvernement nous dit que la situation sera revue le 26 mars mais les gens ne vont pas attendre et vont annuler leurs vacances », poursuit Mme Snyers, qui fustige ce nouveau report et le manque de perspectives qui l’accompagne pour le secteur. Si les voyages sont dépendants de l’ouverture des frontières, leur planification l’est également des codes couleur assignés aux différents pays étrangers. Or, « pour le moment, l’espace hors-Schengen reste rouge, par exemple », illustre la représentante de l’Upav, qui déplore en outre les « effets d’annonce de certains ministres ».

Restrictions de voyage, une tendance mondiale

Alors que les gouvernements ont commencé à assouplir les restrictions de voyage l’année dernière, « l’apparition de nouveaux variants du virus » et « une situation épidémiologique qui reste grave » ont inversé la tendance, a détaillé l’OMT, basée à Madrid, dans un rapport. Début février, 69 destinations sur 217 dans le monde, soit 32%, étaient complètement fermées au tourisme international, dont 30 en Asie et dans le Pacifique, 15 en Europe et 11 en Afrique.

Cela représente une baisse par rapport au pic de fermeture des frontières atteint en mai 2020, lorsque 75% des destinations du monde entier étaient complètement fermées, mais une hausse par rapport au mois de novembre, quand seulement 27% des destinations étaient fermés.

L’OMT a observé « une approche plus nuancée, basée sur les preuves et les risques », des restrictions de voyage, comme l’obligation pour les voyageurs internationaux de fournir un test négatif à leur arrivée.

Près d’un tiers (32%) des destinations mondiales exigent désormais la présentation d’un « test PCR ou antigénique » à l’arrivée, assorti souvent d’une quarantaine. « Les restrictions sur les voyages ont été largement utilisées pour enrayer la propagation du virus. Maintenant que nous cherchons à faire redémarrer le tourisme, il nous faut admettre que les restrictions ne sont qu’un élément de solution parmi d’autres », a souligné le directeur de l’OMT, Zurab Polilikashvili, dans un communiqué.

Cette année 2020 a été la « pire année de l’histoire du tourisme » mondial avec 74% d’arrivées de voyageurs en moins par rapport à 2019, soit près d’un milliard de touristes, a chiffré l’OMT en janvier. La pandémie a ainsi généré 1.300 milliards de dollars de pertes l’année dernière, un manque à gagner 11 fois plus important que celui enregistré en 2009, lors de la crise financière mondiale.

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