Ils changent le monde | Coralie Jacqmin, fondatrice d’Ethico Travel : « Faire en sorte que chaque voyageur devienne un habitant en CDD »

Nicolas Balmet
Nicolas Balmet Journaliste

Elle aime barouder depuis sa plus tendre jeunesse, mais un jour, Coralie Jacqmin s’est réveillée avec l’idée de créer une agence de voyage qui correspondrait à ses valeurs. Ainsi est né Ethico Travel, qui promet de rendre chaque escapade plus responsable… mais non moins mémorable.

L’agence est née il y a quelques mois à peine, mais elle est le fruit d’une réflexion bien nourrie. « J’ai travaillé plusieurs années dans une agence classique avant de me dire qu’il y avait moyen de proposer des voyages avec une valeur ajoutée et du sens. J’ai un papa pilote et une maman qui a vécu en Afrique, donc j’ai toujours été très ouverte au monde, à la multiculturalité, mais aussi à l’écoresponsabilité. Aussi, ça a fini par couler de source de faire rimer voyage avec éthique », nous confie Coralie Jacqmin, qui reçoit ses clients dans un espace de co-working établi à Louvain-la-Neuve.

Concrètement, comment fonctionne Ethico Travel ? Très simplement. Une envie vous démange, mais vous cherchez des bons plans pour voyager avec conscience ? « Je vais faire une liste de propositions en me concentrant sur quatre gros services : le transport, l’hébergement, la restauration et les activités. Pour chacun d’eux, l’idée est de réduire au maximum l’empreinte carbone du voyageur, en lui suggérant des solutions les plus durables possibles. « 

« Je crée le voyage de A à Z, en collaboration avec des prestataires qui partagent ma philosophie. Bien sûr, si c’est en Europe, je vais privilégier le train, avec lequel il y a moyen d’aller presque partout. Et s’il s’agit d’horizons plus lointains, j’ouvrirai la discussion. Pour les Maldives, je refuserai poliment, en rappelant que c’est un pays qui se moque complètement de l’écologie et que la charia y est appliquée. Par contre, je proposerai une expérience dans un lieu tout aussi paradisiaque comme les Seychelles, beaucoup plus tournée vers la nature et l’humain. »

Le slow travel en vogue ?

Non, Coralie Jacqmin n’a pas visité tous les endroits du globe, mais elle a pas mal bourlingué. « J’ai parcouru l’Amérique latine à la fin de mes études, mais j’ai aussi travaillé pour l’ONG Défi Belgique Afrique. Même si le slow travel est aujourd’hui en vogue, je suis convaincue que c’est la meilleure façon de voyager. Prendre le temps, au lieu de prendre des photos puis partir.

Mais surtout aller vers les gens, que ce soit via des promenades guidées ou des cours de cuisine avec des locaux… C’est précisément ce que je veux faire avec cette agence : faire en sorte que chaque voyageur devienne un habitant en CDD, qu’il s’imprègne du lieu qui l’accueille, qu’il comprenne comment on vit là-bas. Voilà ce que je propose à mon niveau, en attendant que l’on taxe davantage l’aérien au niveau du CO2 et qu’on démocratise le train, car il faudra bien qu’un jour, pour continuer à préserver ce monde extraordinaire, les choses soient plus justes. »  

Dossier Changemakers 2023
Retrouvez tous les portraits de celles et ceux qui changent le monde en Belgique

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content