Notre-Dame retrouve son coq, symbole de sa renaissance

Le coq d'or, conçu par l'architecte Philippe Villeneuve, contient des reliques sauvées de l'incendie qui a frappé le monument le 15 avril 2019, et un document avec les noms de ceux qui travaillent à sa reconstruction. © Thomas SAMSON / AFP via Getty images

Le coq a retrouvé samedi sa place au sommet de Notre-Dame de Paris, un nouveau symbole fort pour la cathédrale ravagée par les flammes en 2019 et qui doit rouvrir dans moins d’un an.

Cette pièce emblématique a été bénie au sol dans l’après-midi par l’archevêque de Paris, Monseigneur Laurent Ulrich. Puis elle a été acheminée avec une grue jusqu’au sommet de la flèche, à 96 mètres de hauteur, sous le soleil de la capitale, a constaté l’AFP.

L’archevêque de Paris Laurent Ulrich (à gauche) place des reliques à l’intérieur du nouveau coq d’or lors de sa bénédiction et avant son installation au sommet de la flèche de la cathédrale Notre-Dame dans le cadre de sa reconstruction, dans le centre de Paris, le 16 décembre 2023. (Photos de THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images)

Il s’agit d’un nouveau coq doré, dessiné par l’architecte en chef des monuments historiques français Philippe Villeneuve. Le précédent fut trop abîmé lors de l’incendie qui a ravagé le 15 avril 2019 le monument associé dans le monde à Paris, au même titre que la Tour Eiffel. « Ému », Philippe Villeneuve a décrit ce nouveau coq « aux ailes de feu », qui « rappelle que la cathédrale peut renaître de ses cendres tel le phénix ».

Dans le christianisme, le coq symbolise le retour de la lumière après la nuit. Mais ce gallinacé qui est un des emblèmes de la France, est cher aux Français. On le retrouve sur le maillot des équipes nationales de football et de rugby par exemple. Ce nouveau coq de la cathédrale contient des reliques sauvées de l’incendie, précieuses aux catholiques. Et un autre tube scellé y a été placé, avec les noms de près de 2.000 personnes impliquées dans la reconstruction de la cathédrale.

« Une aventure humaine »

C’est « une aventure humaine sans équivalent », a salué Philippe Jost, qui dirige l’établissement public chargé du chantier. Le 8 décembre, le président Emmanuel Macron s’y était rendu, un an jour pour jour avant la réouverture prévue de la cathédrale, à laquelle il entend inviter le pape François. Le président de la République y avait notamment annoncé que l’ancien coq allait prendre place dans « un musée de l’œuvre de Notre-Dame de Paris », qui doit voir le jour à proximité, sur l’île de la Cité.

L’incendie spectaculaire survenu en 2019 dans ce chef-d’œuvre de l’art gothique et la chute de la flèche en direct sur les chaînes d’info et les réseaux sociaux avaient suscité une émotion planétaire. Et un élan de solidarité tout aussi conséquent: 848 millions d’euros de dons ont ainsi afflué du monde entier, finançant la restauration de la cathédrale.

Le mois de décembre a été décisif dans les avancées sur le chantier de Notre-Dame. Le 6 décembre, la cathédrale avait retrouvé sa croix, apposée au sommet de sa flèche, dont on distingue la silhouette derrière les échafaudages. L’étape suivante est celle de la couverture en plomb de la flèche, une matière qui suscite de nombreux débats, mais Philippe Jost s’est voulu récemment rassurant devant la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale qui l’auditionnait.

Objectif, 14 millions de visiteurs

Il a ainsi expliqué que « le nuage de plomb consécutif à l’incendie, qui a suscité une vive polémique et des plaintes de riverains, n’a pas induit de manière visible de contamination ». Il ajoute qu’un dispositif inédit et « expérimental de traitement des eaux de ruissellement » a été déployé « afin de mettre en place un système pérenne le plus adapté ».

Pendant les JO de Paris à l’été 2024 (26 juillet-11 août), la flèche et la silhouette familière de Notre-Dame, pour l’heure enserrées d’échafaudages et flanquées de grues, sont espérées. Enfin, M. Jost a promis un système anti-incendie novateur dans la cathédrale. Quatre ans et demi après le sinistre, la piste accidentelle reste privilégiée. A sa réouverture, fixée le 8 décembre 2024, Notre-Dame de Paris doit être en mesure d’accueillir 14 millions de visiteurs, soit deux millions de plus qu’avant l’incendie.

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