Portugal: A Mafra, deux des plus grands carillons du monde rejouent après 20 ans de silence

Palais de Mafra, au Portugal

Après presque 20 ans de silence, les 98 cloches des carillons de la basilique du palais de Mafra, monument baroque érigé au XVIIIe siècle par le roi Jean V du Portugal, ont résonné dimanche au terme d’une année et demie de rénovation.

Les mélodies de ces carillons n’avaient plus retenti depuis le 11 septembre 2001 dans les tours jumelles de cette vaste bâtisse de marbre située à 25 km au nord de Lisbonne.

Les deux carillons, parmi les plus imposants du monde avec au total 98 cloches pesant entre 15 kg et plus de neuf tonnes, étaient jusque-là trop dégradés pour être joués sans causer de dommages irréversibles.

A l’occasion du concert inaugural en ce dimanche après-midi ensoleillé, des milliers de curieux s’étaient massés sur l’esplanade du palais pour écouter les sonorités particulières des carillons et apprécier les costumes dans le style du XVIIIe siècle des figurants.

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A l’instar du château de Versailles près de Paris, du palais de l’Escorial de Madrid ou celui de Schönbrunn à Vienne, Mafra a été érigé par un monarque qui voulait étaler son pouvoir et sa richesse. Le roi Jean V commanda les deux carillons en Belgique, l’un à Liège, l’autre à Anvers. Il les fit hisser en 1730 dans ce complexe architectural classé au patrimoine mondial de l’Unesco en juillet.

La rénovation des carillons parachève celle de cet ensemble architectural, qui comprend un palais royal, la basilique, un couvent, un jardin, un domaine de chasse et une impressionnante bibliothèque comptant quelque 36.000 volumes rares.

Sa construction sur trois décennies a été financée par l’or du Brésil, joyau du vaste empire colonial portugais qui touchait alors à sa fin. Son déclin sera précipité notamment par le tremblement de terre qui a dévasté Lisbonne en 1755.

L’écrivain portugais José Saramago, prix Nobel de littérature 1998, a consacré à l’histoire de ce monument un de ses romans les plus populaires, « Le Dieu Manchot », paru en 1982. L’auteur y rappelle que le roi Jean V avait fait le voeu de construire le palais si la reine Marie Anne d’Autriche lui donnait un héritier.

Il s’est également intéressé au triste sort réservé aux quelque 52.000 ouvriers qui l’ont érigé, dénonçant au passage l’hypocrisie de la foi catholique d’un monarque mégalomane.

Mafra a également servi de décor au film « La Reine Margot » de Patrice Chéreau, primé à Cannes en 1994.

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