Un tour à Toronto, la ville la plus cool du Canada (+ nos tips et bonnes adresses)

La skyline de Toronto, une ville en pleine expansion et l'une des plus cosmopolites au monde, vue de Riverdale Park © Getty Images
Trui Moerkerke Journaliste free-lance

Avec ses 2,7 millions d’habitants, Toronto est la plus grande ville du Canada, et l’une des métropoles les plus cosmopolites du globe. Ses forces : une offre gastronomique et culturelle, mais aussi une quantité d’espaces verts qui en font une sorte de New York en version conviviale et relax. Voici quelques incontournables à voir et à faire – avec conseils de Torontoise – et bien sûr, nos bonnes adresses shopping, hôtels, food et culture. On fait le tour.

C’est par une soirée particulièrement chaude de mai que nous attendons assez tard un taxi à la gare Union de Toronto. Nous sommes arrivés par le train de Windsor, ville frontalière canadienne proche de Detroit. Un voyage de 4 heures. L’animation devant la gare, les gratte-ciel illuminés et l’immense CN Tower – tour de communication de 555 mètres, qui a été le plus haut bâtiment du monde jusqu’à la construction du Burj Khalifa à Dubai – se démarquent immédiatement dans le paysage. L’atmosphère animée de la métropole, elle, fait monter l’adrénaline.

Notre chauffeur, lui aussi, est remonté. C’est un peu plus loin que notre hôtel, mais il insiste pour rouler jusqu’à la place Yonge-Dundas, le Times Square de Toronto, où les enseignes lumineuses éclairent la nuit et où les passants enchaînent les selfies. En décembre dernier, il a été annoncé que la place changerait bientôt de nom. Henry Dundas, un politicien écossais vivant à cheval entre le XVIIIe et le XIXe siècle, a voté à l’époque contre l’abolition de la traite transatlantique des esclaves. La place sera sous peu rebaptisée Sankofa Square, le mot nigérian sankofa signifiant « tirer les leçons du passé et les utiliser pour l’avenir ».

Notre hôtel se situe dans le Financial District, en plein centre, où l’on trouve encore, parmi les gratte-ciel étincelants et vertigineusement hauts, quelques bâtiments historiques. Il y a des grues partout. Toronto est en train de s’étendre par le haut à toute vitesse. Les urbanistes estiment que d’ici quelques années, la ville aura dépassé Chicago en nombre de tours de bureaux et d’habitations de plus de 150 mètres de hauteur.

Nathan Phillips Square © Trui Moerkerke

Le règne des tours

Au Nathan Phillips Square, la place centrale affichant « Toronto » en grandes lettres lumineuses, l’histoire et la modernité se côtoient littéralement. Sur un des coins, il y a l’ancien hôtel de ville, le Old City Hall, un édifice classé datant de 1899, de style néo-roman, doté d’une remarquable tour avec horloge. De l’autre côté, le City Hall, le nouvel hôtel de ville, surplombe la cité. Ce bâtiment moderniste de béton et de verre construit en 1965 garde toujours aujourd’hui un air futuriste. Ces deux tours incurvées, sculpturales et asymétriques, avec au milieu un autre bâtiment en forme de soucoupe, sont devenues au fil du temps un repère dans le paysage urbain et ont donné à Toronto le signal de départ pour une architecture plus moderniste.

Un vent nouveau y souffle depuis l’été dernier. La progressiste Olivia Chow a été élue comme nouvelle mairesse, la première à ne pas être née au Canada et la troisième femme seulement à occuper le poste. Olivia Chow est arrivée à 13 ans à Toronto en provenance de Hong Kong. Elle se positionne face aux défis de la gentrification et de logements à prix abordables. Son élection reflète bien la diversité démographique de la ville : la moitié des habitants ne sont pas originaires du Canada, et Toronto est par là même l’une des villes à la plus grande diversité du monde. En la visitant, on s’en rend tout de suite compte à travers quelques quartiers historiques.

Siroter et se sustenter

Toronto a une culture gastronomique vivante et, on le répète, très diversifiée, avec beaucoup de terrasses et de bars perchés sur les toits. Kensington Market, qui n’est pas vraiment un marché mais plutôt un quartier, est à visiter absolument. Le mélange de petits magasins de nourriture juive, latino-américaine et jamaïcaine, de salons de tatouage, de boutiques vintage et de street art attire un public jeune et éclectique dans cette zone animée. Même s’il est devenu plus tendance, Kensington Market est resté bruyant et authentique. Pour les meilleurs tacos de poisson de Toronto, ça se passe au Seven Lives Tacos (72 Kensington Avenue), où ils sont servis dans une barquette en carton. Les cafés sont également omniprésents, comme le Fica, d’inspiration suédoise, qui mérite qu’on s’y arrête (28 Kensington Avenue).

Reconnaissons-le : dresser la liste des bonnes adresses est ici une tâche impossible. Il vaut mieux se promener dans le quartier et tester. Il paraît que Meghan Markle aimait passer du temps à Kensington Market lorsqu’elle a séjourné ici pour le tournage de Suits, série télé se déroulant à New York mais qui a presque entièrement été mise en boîte à Toronto.

Kensington Market est juste à côté de Chinatown, qui se trouve au croisement de Spandina Avenue et Dundas Street West. On y trouve des supermarchés et des restaurants chinois, vietnamiens et thaïlandais.

A l’est du centre-ville, le Distillery District est un quartier touristique, piétonnier, rempli de bars, de galeries et de restaurants, installé dans les bâtiments industriels datant du XIXe siècle de l’ancienne Gooderham and Worts Distillery. Pour de la cuisine mexicaine contemporaine, rendez-vous à El Catrin (18 Tank House Lane).

Distillery District © Destination Toronto

Dans le Financial District, se trouve le magnifique café (servant de délicieux croissants) Dineen Coffee, niché dans l’édifice historique d’une manufacture de fourrure (140 Yonge Street). Presque en face du Dineen Coffee, Sud Forno, une belle boulangerie italienne accompagnée d’un restaurant haut de gamme vous récompense de vos efforts (132 Yonge Street).

Une copieuse offre culturelle

Proche de Chinatown, sommeille l’Art Gallery of Ontario (AGO, 317 Dundas Street West), un impressionnant musée d’art comprenant notamment le Henry Moore Sculpture Centre. L’architecte star Frank Gehry, né à Toronto, a totalement redessiné le musée entre 2004 et 2008.

Le Royal Ontario Museum (100 Queen’s Park) est, lui, le musée d’art et d’histoire naturelle le plus grand du Canada. Beaucoup n’ont guère apprécié l’annexe moderne signée par l’architecte Daniel Libeskind en 2007.

Royal Ontario Museum © Destination Toronto

Quant au Bata Shoe Museum (327 Bloor Street West), il constitue un must pour tous les fashionistas : il présente une histoire complète de la chaussure, des sandales de l’Egypte antique aux sneakers d’aujourd’hui.

Détours insolites

Une promenade s’impose jusqu’à Cabbagetown, un quartier irlandais du XIXe siècle devenu une zone bohème mais chère. Une oasis de verdure et de calme, avec le plus grand nombre de demeures victoriennes bien conservées d’Amérique du Nord, comme si on voyageait dans le temps. On peut passer à la Riverdale Farm, une ferme urbaine, et au St James’ Cemetery, presque idyllique, le plus ancien cimetière de Toronto. Cabbagetown se trouve à une distance raisonnable à pied du centre-ville et du Distillery District.

Et pour la pause shopping?

C’est dans le quartier Bloor-Yorkville que se situent toutes les boutiques des couturiers, de Balenciaga à Louis Vuitton. Mais pour les adresses indie incontournables, direction le Queen West (à côté de Kensington Market), surtout sur Queen Street West (principalement entre Bathurst et Dufferin Street), une rue longue d’un kilomètre.

Dans toute la ville, mais encore plus dans cette zone, on voit aussi beaucoup de boutiques de cannabis, légalisé au Canada en 2018. Y surgissent aussi depuis peu ici et là des enseignes de « champignons magiques ». Les substances psychédéliques ne sont pas autorisées et la police ferme de temps à autre l’un de ces magasins… qui rouvrent dans la foulée, les patrons espérant une prochaine légalisation.

Riverdale Park East © Destination Toronto

Deux beaux hôtels

Très central sur Queen West, il est 
possible de loger au Drake Hotel (1150 Queen St. West), un hôtel couvert d’éloges par les magazines de voyage. L’ambiance est jeune et décontractée. On peut y manger à midi ou le soir, tandis que des spectacles et des DJ sets sont organisés au sous-sol.

Gladstone House (1214 Queen St. West), à même pas 200 mètres du Drake, a rouvert il y a quelques années après une rénovation en profondeur et respectueuse du bâtiment. Les briques victoriennes accueillent aujourd’hui un boutique-hôtel avec un restaurant, où un curateur est responsable des nombreuses œuvres d’art.

À faire absolument

Pour profiter des plus beaux panoramas sur l’impressionnante skyline de la ville, il est possible de prendre un ferry (depuis le Jack Layton Ferry Terminal, sur Bay Street and Queens Quay) vers une des îles de Toronto. La métropole se situe en effet sur le lac Ontario, un des cinq Grands Lacs. Nous avons navigué jusque Ward’s Island, flâné sur la promenade et mangé sur la terrasse du Riviera où, en été, on se croirait sur une île tropicale (102 Lakeshore Avenue). Avant de reprendre le ferry dans l’autre sens, on a admiré le coucher de soleil sur Toronto.

‘Il y a treize plages publiques sur le lac Ontario, des falaises, une grande artère verte qui traverse la ville et d’innombrables parcs.’

En pratique
Depuis Bruxelles, il faut 8 heures de vol vers Toronto. De mai à octobre, Brussels Airlines (brusselsairlines.com) et Air Canada (aircanada.com) proposent des vols directs. Air Transat fait escale à Montréal et vole de là jusque Toronto (airtransat.com). De l’aéroport, on peut prendre le train UP Express, qui vous mène en 20 minutes à la gare Union, au centre de la ville.

Les conseils de la Torontoise Nathalie Prézeau, autrice de guides et photographe

Elle est originaire de Montréal mais 
elle est une fière Torontoise depuis 30 ans – elle a déménagé par amour. Une formidable ambassadrice de la ville, qui adore partager ses idées de promenades accordant une grande place à la nature, à l’art dans l’espace public et aux cafés, boulangeries et bistrots du cru. « Malgré la rivalité entre Montréal et Toronto – à Montréal, ils pensent que Toronto est une morne ville d’affaires –, je suis tout de suite tombée en amour de la ville. On vit ici dans une grande métropole, mais très proche de la nature. Il y a treize plages publiques sur le lac Ontario, des falaises, une grande artère verte qui traverse la ville et d’innombrables parcs. »

Nathalie apprécie aussi beaucoup l’art dans l’espace public partout en ville : « Les promoteurs des grands projets immobiliers sont obligés de consacrer 1 % de leur budget à l’art. » Son caractère cosmopolite lui plaît tout autant. Elle nous a emmenés dans un « underground stroll », une vraie promenade souterraine. Le
PATH est en effet un réseau en sous-sol reliant une cinquantaine de bâtiments dans le Financial District, où se côtoient restaurants, stations de métro et magasins. Nous avons visité plusieurs immeubles de bureaux, avec des lobbys Art déco, des 
œuvres d’art et d’agréables cours 
intérieures. Idéal pour un jour de pluie ou les rudes mois d’hiver torontois.

Le site Web de Nathalie : torontourbangems.com

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