L’Union fait parfois la forme

« L’Union fait la forme » est une exposition de 40 artistes plasticiens sur le thème des trois couleurs nationales. Selon le commissaire Jean-Marie Stroobants, le projet loin d’être nationaliste, essaie d’apporter une réponse aux questions suivantes : « Où se situent les sentiments d’unité, de cohérence et d’appartenance ? ». Éclairage de quelques oeuvres.

« L’Union fait la forme » est une exposition de 40 artistes plasticiens sur le thème des trois couleurs nationales. Selon le commissaire Jean-Marie Stroobants, le projet loin d’être nationaliste, essaie d’apporter une réponse aux questions suivantes : « Où se situent les sentiments d’unité, de cohérence et d’appartenance ? ». Éclairage de quelques oeuvres.

L’artiste contemporain Jacques Lennep propose un dessin quotidien sur la Belgique, représentant la conjoncture économique et expliquant la signification des trois couleurs : « le rouge représente le sang des Belges morts pour la patrie, le noir le deuil causé par ces morts et le jaune est l’or reposant dans les banques belges, symbolisant très ironiquement la prospérité du pays ». Rien de très réjouissant dans notre drapeau national, donc.

Malgré cette triste symbolique et le manque d’esthétique de ces trois couleurs, les artistes ont fait preuve de beaucoup de créativité et d’originalité. Ainsi le tandem noir-jaune-rouge d’Utopie Dujardin dont les deux moitiés vont dans la direction opposée, est le symbole évident de ce pays si petit et pourtant déchiré de toutes parts.

C’est par attachement à son pays que Jean-Georges Massart a participé au projet en créant un bout de bois teinté des trois couleurs. Il a d’ailleurs baptisé son oeuvre Feu Belgien, Belgie, Belgique. Selon l’artiste, « la particratie, antidote de la démocratie a assassiné ce pays qui n’existe plus que le 21 juillet ».

L’exposition ne compte pas seulement des oeuvres d’artistes belges. Ainsi, le peintre finlandais Mikko Paakhola, nullement nationaliste, puisque « son plaisir dans l’appréciation du nationalisme belge, vient du fait qu’il n’existe pas », peint une plaine de Finlande qui paraît étrangement belge.

Même si Jean-Marie Stroobants se rend compte que les réponses à la question d’identité collective ne sont pas évidentes il exprime très bien le but de son exposition « les artistes plasticiens ici présents nous incitent à nous regarder, à nous parler, à nous entendre au-delà de l’éternel compromis et des petites évolutions ».


Céline Bouckaert

« L’Union fait la forme », du 21 juillet au 30 août, Musée des Beaux Arts, BOZAR-salles Terarken, Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles

www.noirjaunerouge.be

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