Le local passe à table: les impacts du confinement sur nos assiettes

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Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Se fournir en produits, préparer un repas, aller au restaurant… La pandémie et le confinement se font aussi ressentir dans nos assiettes.

1. L’atout proximité

L’idée que notre système d’approvisionnement mondialisé puisse se crasher nous a sauté au visage, nous orientant vers une agriculture de proximité. Mais cette explosion du locavorisme a aussi mis en lumière la vulnérabilité de notre système alimentaire, souligne Natagora. « Alors que l’agriculture wallonne a le potentiel de nourrir la Wallonie, Bruxelles et au-delà, elle ne répond qu’à 17% de ses besoins en fruits et légumes et seuls 9% des céréales produites en Wallonie sont destinées à l’alimentation humaine. Elle dépend encore des importations de matières premières et de la demande des marchés étrangers pour écouler la production excédentaire. » Dès lors, nombre de voix s’élèvent pour renforcer les aides aux producteurs agro-écologiques afin de réussir cette transition inespérée.

Le local passe à table: les impacts du confinement sur nos assiettes
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2. Le restaurant nouveau

A l’heure de fêter ses 20 ans, le Fooding se présente comme un observatoire reconnu du goût du jour. Fondée à Paris par Alexandre Cammas (48 ans), cette plate-forme, présente en ligne et par le biais d’un guide papier annuel, accompagne la gastronomie telle qu’elle se manifeste dans les grandes capitales. L’avenir de la restauration post covid-19? Cammas croit en un retour à l’essentiel. « Les gens ont intégré le fait que déguster un très bon sandwich peut être un vrai plaisir. Il n’est pas exclu que des super chefs, ceux qui ne sont pas enfermés dans une vision formatée, se penchent sur la question d’une street food améliorée. J’imagine une montée en puissance des cuisines ambulantes et pas que dans les quartiers branchés. » Mieux, le Français fait le pari que des grandes maisons naîtront de la situation. « Il ne me surprendrait pas que dans cinquante ans subsistent des idées gastronomiques géniales qui auront fait tradition et seront nées de la présente contrainte. »

3. Le slow cooking

Levain maison, fermentations de légumes… En période de confinement, on a pris l’habitude de plus cuisiner et de partager nos expériences en ligne. Un activité qui occupe l’esprit et les mains, et apporte de la diversité dans cette succession de journées qui se ressemblent. Se mettre aux fourneaux invite à ralentir le rythme et à partager le fruit de son labeur avec ceux qu’on aime. Une démarche presque thérapeutique qui, pour sûr, a fait des émules, par-delà cette période en vase clos. Il se pourrait que dans la foulée, d’aucuns retrouvent durablement le plaisir de concocter un repas maison, tournant ainsi le dos aux plats préparés hypercaloriques.

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