Mercure, arsenic, ovocytes…le côté obscur du thon en boîte

© istock

Le magazine français 60 Millions de consommateurs a analysé la composition de 15 boîtes de thon disponibles dans la grande distribution. Et ce qu’elles contiennent peut parfois surprendre, voire dégoûter d’en manger.

Le magazine français 60 Millions de consommateurs publie dans son numéro de mai (en kiosque ce jeudi 21 avril) un grand dossier dédié au poisson intitulé « Tout n’est pas bon dans le poisson ». Les références de 130 produits de la mer parmi les plus consommés y sont passées au crible: thons en boîte, filets frais ou surgelés, noix de Saint-Jacques, rillettes, terrines…S’il est bon pour la santé de manger du poisson, une trop grande quantité peut toutefois être nocive vu les composantes parfois douteuses de certains produits.

Le dossier révèle notamment ce que contiennent vraiment les boîtes de conserve de thon de 15 marques différentes, et parmi elles, Petit Navire, Saupiquet, Carrefour, Auchan, Leader Price ou encore Casino. Le magazine a décelé de nombreux contaminants dans le thon en conserve. Elles contiennent toutes du mercure, de l’arsenic et du cadmium, en quantité variable. Bonne nouvelle: on n’y décèle cependant pas de traces de bisphénol A, susceptible d’être présent dans le revêtement interne de certaines boîtes.

Autre révélation étonnante : le thon de la marque discount Leader Price sort du lot pour sa qualité alors que les conserves plus chères, de Petit Navire, Capitaine Nat’ et Odyssée (Intermarché) présentent des teneurs élevées en mercure. L’arsenic présent dans la plupart des conserves analysées atteint même 1,7 mg/kg chez Capitaine Nat’, un taux presque six fois plus élevé que dans le produit Carrefour, commente 60 millions.

Des éléments d’organes

Le magazine a aussi testé la composition de la chair et du jus et recherché la présence d’arêtes et de fragments d’organes. Dans 5 conserves, des arêtes ont été trouvées. Le thon Albacore au naturel de Cora est la marque qui en contient le plus. Le thon Saupiquet, pourtant l’un des plus chers du panel (22,10 € le kilo) n’est pas épargné. Le magazine conseille carrément de ne plus en consommer.

Moins appétissant maintenant, les boîtes de thon contiennent aussi des éléments d’organes du poisson. Trois références – Saupiquet, Pêche Océan (marque présente dans les supermarchés Leclerc) et Casino – présentent des fragments de coeur. Des traces d’ovocytes ont également été détectées dans le thon provenant de l’enseigne Cora.

Concernant les noix de Saint-Jacques : près de la moitié d’entre elles contiennent plus d’eau que de poisson. Quant aux sushis, sur les marques analysées, tous sont sains, selon l’enquête de l’association de consommateurs. Elle précise que les sushis au thon sont généralement plus frais que ceux au saumon. Le surimi, produit souvent critiqué de par sa teneur en additifs, tire même son épingle du jeu.

« On constate que certaines marques ont fait de gros efforts avec des produits avec moins d’additifs et au moins 50 % de poissons dedans. En revanche parmi les produits les moins chers, certains sont catastrophiques avec d’une part moins 20 % de poisson, de mauvaise qualité de surcroît, et de la farine, de l’huile, du sucre, du sel, des colorants et des additifs divers », explique Thomas Laurenceau du magazine au micro d’Europe 1 .

Entourloupe sur l’étiquette

Et de conclure : « Certes, le code des usages n’interdit pas la présence de tels ingrédients, mais les conserves ne sont-elles pas censées ne contenir que des morceaux de filets de thon ? C’est en tout cas ce qui est écrit sur la boîte. »

Un problème d’étiquetage trompeur précédemment soulevé dans ce reportage réalisé dans une fabrique de thon. Il révèle qu’à cause de la pénurie de thon due à la surpêche, les fabricants jouent avec les étiquettes. Ainsi, quand le thon manque, l’espèce toute désignée, abondante, peu chère et délicieuse, est la bonite à ventre rayé, en latin « Katsuwonus pelamis ». Il ne s’agit pas de thon à proprement parler, mais on la désigne pourtant aussi sous l’appellation « thon listao ». C’est « l’entourloupe » utilisée par les industriels pour vendre de la bonite pour du thon et brouiller davantage les pistes pour le consommateur.

Vidéo : la fabrique du thon en boite :

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Le thon mis en boîte / Tuna Canning in General Santos, Philippines from camille oger on Vimeo.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content