Zoom sur les energy drinks, condensés des contradictions de notre époque
GROSSE FATIGUE
Entre le début des années 90 – moment du lancement du Red Bull en Europe – et aujourd’hui, on ne compte plus le nombre de boissons énergisantes à canettes tapageuses, ayant vu le jour. Leur place sur les linéaires a facilement quadruplé.
Clairement le signe d’une époque fatiguée qui compte sur l’alcool pour réprimer ses angoisses et sur les liquides stimulants pour retrouver l’énergie perdue lors des absorptions éthyliques. Plusieurs philosophes ont fait le constat de cette apathie envisagée comme la conséquence d’une société qui propose le consumérisme comme unique horizon existentiel.
MANICHÉISME
Au cœur des recettes et des formules sur lesquelles reposent ces breuvages, on trouve un faisceau de forces antagonistes. Les composés qui excitent vraiment, on les connaît: sucre et caféine, dont les origines remontent aux sources du capitalisme industriel… et qui ont mauvaise presse, ce qui incite les marques à proposer des alternatives boostées aux ersatz.
En résulte une offre d’apparence manichéenne. D’un côté, des boissons excitantes pour de vrai mais dont l’absorption doit être modérée. De l’autre, des liquides au profil acceptable mais dont les effets s’approchent du placebo.
RÉVÉLATEUR
Ci-contre, notre banc d’essai montre que la réalité est plus complexe. Certaines marquent abouchent les édulcorants caféinés pour réaliser une sorte de grand écart, soit un net effet stimulant chevillé à une absence totale de sucre. Un miracle? Non, une défaite gustative car elles ne font pas l’économie des édulcorants dont la présence est clairement rédhibitoire – une amertume désagréable, collante au palais et métallique.
Verdict? Ces breuvages condensent les contradictions de l’époque sans les résoudre.
On a goûté 4 energy drinks… et voici ce qu’on en a pensé
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