Les guides volent au secours des restaurants avec des stratégies parfois antinomiques

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La bible gastronomique Michelin continuera comme si de rien n’était, mais d’autres guides ont annulé leur palmarès ou radicalement revu leurs critères d’évaluation. Avec des stratégies parfois opposées, ils se mobilisent pour aider les restaurants mis KO par la pandémie du coronavirus.

Les chefs « n’ont pas perdu leur talent pendant le confinement, ils ont innové, ont créé de nouvelles recettes » et les inspecteurs « attendent avec impatience et appétit la réouverture des restaurants », assure dans une interview à l’AFP Gwendal Poullennec, le directeur du guide Michelin.

Il est « beaucoup trop tôt » pour dire s’il y aura de nouvelles étoiles ou des rétrogradations, mais le guide va « tout mettre en oeuvre » pour la prochaine édition du Michelin France le 18 janvier à Cognac. Seulement 13% des restaurants étoilés sont ouverts dans 32 pays couverts par le Michelin. Pour Gwendal Poullennec, les inspecteurs seront « parfaitement capables » de faire la part des choses et les critères basés « sur la qualité des produits, la maîtrise des techniques culinaires et des harmonies des saveurs » restent « plus pertinents que jamais ».

Deuxième guide gastronomique international, Gault et Millau, se veut « en communion » avec les chefs qui sont « en grand danger ». Il n’y aura pas de « cuisinier de l’année », ni « pâtissier », ni « sommelier » dans l’édition 2021 à paraître à octobre, indique à l’AFP le patron du guide Jacques Bally. « Notre responsabilité de guide est de mettre en avant tout ce qui se fait et sera possible de faire sur les 18 prochains mois qui vont être absolument difficiles et dangereux » pour les restaurateurs.

Le guide va mettre en valeur les chefs qui ont mené des actions sociales pendant la crise et de « nouvelles expériences » comme click and collect, le prêt-à-manger et prêt-à-cuire, ou encore le chef à domicile, une offre mise en place depuis quelques jours par des chefs étoilés qui viennent cuisiner avec leur équipe chez les particuliers.

« Le monde de la gastronomie évolue en accéléré » face à la crise et connaîtra « des perdants, probablement parmi les chefs qui voient un modèle d’excellence comme le seul valable. Ceux qui acceptent de revoir leur formule peuvent être du côté des gagnants« , souligne Jörg Zipprick, cofondateur de l’agrégateur La Liste qui maintiendra cette année son classement des 1.000 meilleurs restaurants au monde.

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