Nicolas Balmet

Sale temps pour les gourmets

Nicolas Balmet Journaliste

Les épicuriens ont la vie dure. Il leur suffit d’allumer la télé pour constater à quel point notre époque tente de les écœurer. Sur Netflix, ils croisent la route de l’effrayant tueur en série Jeffrey Dahmer, sorte d’Hannibal Lecter en version beauf’, incapable de savourer ses victimes avec un minimum de raffinement.

Ailleurs, on leur annonce froidement que, lors de ce grand ralliement de bons vivants qu’est la Coupe du Monde de football, ils peineront à trouver un écran géant afin de siroter quelques plaisirs houblonnés en compagnie de leurs camarades gourmets.

Et plus sérieusement, pendant ce temps-là, dans ces mêmes villes où ce satané Qatar gâche la fête, des boulangeries et des boucheries ferment aujourd’hui leurs portes une à une, étouffées par des factures énergétiques monstrueusement indigestes.

Cette Crise avec un grand C, personne n’y échappe, et nos portefeuilles font la même grise mine qu’un week-end de Toussaint. Alors que l’Horeca commençait à peine à se remettre de la gargantuesque désillusion pandémique, le secteur s’apprête à affronter l’amer et glacial festin de la dépression générale. Sale temps pour à peu près tout le monde, finalement.

Dans les pages qui suivent, on a notamment décidé de noyer notre chagrin dans le vin, en racontant comment les étiquettes nous vendent une ivresse plus naturelle et, donc, moins culpabilisante. On fait également un petit tour du globe pour savoir ce que les Japonais, les Indiens ou les Californiens ont dans le ventre pour nous aider à sublimer nos assiettes. Bref, on a réussi à entrapercevoir quelques éclaircies. Et qu’on soit épicurien ou non, ce n’est quand même pas compliqué d’éteindre sa télé pour dévorer un… magazine.

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